Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International / p.3 à 6 : Place au débat : La France est-elle championne du monde des dépenses sociales ? / p.6 : Avez-vous remarqué ? : Pap Ndiaye toujours contre la République – Les bras m’en tombent : Droit de grève mis en cause à Vertbaudet / p.7 : Actualité sociale : Le mépris pour la Fonction publique en action / p.8 : Coup de gueule : Nouvelle loi travail, de qui se moque-t-on ?
L’édito de Marinette Bache
16% des Français, 50 % des étudiants- ne mangent pas à leur faim. La part des Français se privant de nourriture est en effet passée de 12 à 16% en six mois, selon une étude du Crédoc. Et pour ceux qui ont les moyens de manger à leur faim, 1 sur 2 reconnait avoir baissé la qualité de ses repas et ne plus pouvoir acheter tous les produits qu’il souhaiterait. Les femmes sont les plus touchées de même que les jeunes : 24 % des moins de 40 ans sont en précarité alimentaire. Voilà la France de Macron.
Camaïeu, Gap, La Grande Récré, Go Sport... autant d’entreprises rachetées pour 1 € par le milliardaire Michel Ohayon et qui affichent aujourd’hui un triste bilan : des milliers de salariés sur le carreau ou en voie de l’être. Mais l’homme d’affaires vient de vendre son incroyablement luxueux hôtel particulier parisien, acheté en 2018, pour la somme de 38 millions d’euros. Voilà aussi la France de Macron.
La France de Macron, c’est aussi l’indécence de Bruno Le Maire, le ministre-écrivaillon qui ose, avec ses 10000€ nets mensuels, parler du prix des pâtes et de ses difficultés à nourrir ses enfants pendant que 10 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté.
La France de Macron, c’est quand le « méprisant de la République » qui a osé, contre plus de 80% des Français, remplacer les 2 meilleures années de nos retraites par les 2 pires années de travail, nous annonce « la fin de l’abondance ». Pour qui cette « fin de l’abondance » ? Certainement pas pour ceux qui ont perdu leur travail… surtout après la réforme de l’allocation chômage, pas pour ceux qui survivent avec le RSA… et que l’on veut contraindre à travailler sans vrai salaire, pas pour ceux qui ne peuvent plus se soigner d’autant plus que les hôpitaux sont surbookés et étranglés par une gestion comptable, pas pour ceux qui n’allument plus le chauffage ni l’électricité… Sans parler de tous ceux qui vivaient sur la ligne de crête, refusant par dignité de demander une aide -à laquelle, souvent ils auraient eu droit, tous ceux qui se seraient la ceinture pour atteindre la fin du mois sans trop être dans le rouge, ceux qui ne partaient plus qu’une semaine en vacances -et encore : bien heureux … tous ceux-là qui sont en train de passer du mauvais côté de la barrière.
La France de Macron, c’est le déni de démocratie au Parlement -on l’a vu avec l’emploi du 49-3 à l’Assemblée nationale et du 44-3 au Sénat,on le voit avec le refus de la proposition du groupe LIOT, c’est aussi la remise en cause du droit de grève et de manifester. C’est la répression contre les salariés, les arrestations de délégués syndicaux, les violences contre les grévistes. C’est les défilés « nassés », les manifestants matraqués, blessés, hospitalisés. C’est les manifestations interdites, les « casserolades » décrétées hors-la-loi, …
Dans la France de Macron on s’invente un masque vert : le nouveau crédit d’impôt annoncé pour « l’industrie verte » est évalué à 20 milliards d’euros et ce sont les Français, avec l’argent public, qui versent 5 000 € à ceux qui peuvent se payer une Tesla à 47 000 € ! Sa "transition énergétique", c’est le gros lot pour le PDG, Elon Musk. (...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International : BRICS ; Chili / p.3 à 6 : Place au débat : Macron au cœur du fiasco du libéralisme / p. 6 : Avez-vous remarqué ? : Entreprise SEGAULT, attention danger – Les bras m’en tombent : Quand le principe de précaution tourne à la farce / La SNCF n’existe plus / p. 7 : Actualité sociale : Appel pour Lure & MANIFESTATION SERVICES PUBLICS LE 13 MAI / p.8 : Coup de gueule : Des morts qui n’auraient pas dû avoir lieu
L’édito de Marinette Bache
Le Conseil constitutionnel vient de déclencher une fureur populaire dont personne ne sait aujourd’hui comment elle va s’exprimer ni quelle ampleur elle va prendre.
Il vient de valider cette loi inique en faisant fi du déni de démocratie dont elle a fait l’objet. Il est incompréhensible que la loi n’ait pas été jugée inconstitutionnelle ; de nombreux et réputés professeurs constitutionnalistes avaient relevé les différents arguments qui n’auraient pu manquer de sauter aux yeux des prétendus « sages » : depuis la manière dont se sont déroulés les débats, sans vrais « débats » justement, jusqu’au fait que cette loi ne pouvait être discutée de cette façon sous la forme d’une loi ordinaire. La procédure a été dévoyée, à l’image de l’abus du 49-3 à l’Assemblée et l’usage du 47-1 au Sénat alors qu’aucune « urgence » ne le justifiait.
Le Conseil constitutionnel vient de se conduire en « Conseil du roi ». Il ne s’est pas contenté d’interpréter le droit, comme tel est son rôle, il a pris une décision politique. Il a validé toutes les procédures anti-démocratiques -et présidentialistes de la 5ème République- bafouant la représentation parlementaire. Il a fait fi de la souveraineté populaire qui s’exprime dans la rue depuis plusieurs mois avec beaucoup de calme et de dignité malgré le mépris et la violence qu’on lui oppose.
Notons que ce que le Conseil constitutionnel a censuré, ce sont les mesurettes destinées à atténuer les conséquences sociales de la loi… et à « acheter » les pauvres consciences des députés LR, qui vont désormais se retrouver seuls face à leurs électeurs auxquels ils devront expliquer à quelles manœuvres ils ont participé. Loin de contrôler l’Exécutif, comme c’est de leur compétence, les membres du Conseil se sont conduits en fidèles exécutants d’une politique libérale de casse sociale. Pour le Peuple de France, ces faux sages ont rejoint le camp de leurs ennemis.
Le Conseil constitutionnel a également refusé de valider la 1ère mouture d’un référendum d’initiative populaire (une 2ème est déposée), qui aurait permis au peuple de s’exprimer dans le cadre d’un débat organisé, calme, clair, argumenté.
Ces décisions abiment encore un peu plus notre République, ses institutions et la démocratie. Elles élargissent le fossé creusé entre les Français et leur représentation institutionnelle. Ceci est d’une extrême gravité. La confiance que les Français avaient dans leur République et ses institutions -même lorsqu’ils en souhaitaient d’autres- est en train de se déliter. On savait que Macron et son gouvernement, en valets de la Finance, voulaient détruire le modèle social français issu de la Libération. On voit aujourd’hui que c’est à la République et à la démocratie qu’ils s’en prennent avec la complicité active des 9 supposés « sages ». (.../...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International : Haut-Karabakh et Chili / p.3 à 6 : Place au débat : Nationalisation d’EdF contre retour d’Hercule / p. 6 : Avez-vous remarqué ? : Désindustrialisation et libre échange / p. 7 et 8 : Coup de gueule : Les conseils en économie d’énergie au 20h de TF1 / p.8 : Les bras m’en tombent : « En 75 ans, ils n’ont pas changé »
L’édito de Marinette Bache
9 voix. Il a donc manqué 9 voix pour que la motion de censure consécutive au projet de loi gouvernemental sur les retraites soit votée. Saluons les députés -y compris ceux qui ont pris le risque de s’exprimer contre la consigne de leur groupe- qui ont entendu la colère du peuple. A la suite, Macron a de nouveau étalé son mépris pour près de 80% des Français qui refusent cette réforme en ne tirant aucune leçon de cet épisode. Il ne remaniera pas le gouvernement, il ne dissoudra pas l’Assemblée nationale, il ne décidera pas de consulter le peuple français. Et tandis qu’il refuse de recevoir les organisations syndicales, Borne, elle, a l’aplomb de regretter, au perchoir, le peu de débat au Parlement alors qu’elle a constamment utilisé les articles 49-3 et 44-3. Leur suffisance est sans limite. Ce seront eux les responsables de l’installation possible d’un chaos généralisé dans notre pays. On ne peut reprocher aux Français de perdre le calme qui a présidé à toutes les nombreuses et considérables manifestations qui se sont tenues depuis le début du mouvement social. Cette « réforme » des retraites qui tourne le dos à ce qu’est la France, contribue à élargir un peu plus le gouffre qui s’est ouvert entre le peuple et les institutions censées le représenter mais dont, il faut le rappeler, elles n’ont obtenu dans les urnes qu’entre 20 et 25% d’approbation. On ne gouverne pas sereinement quand les ¾ de la population sont contre vous. Et quand on passe en force, il y a un retour de bâton.
D’un point de vue constitutionnel, sur proposition du groupe communiste et avec le soutien de l’Intersyndicale, 252 députés ont déposé le 17 mars un projet de loi référendaire interdisant de repousser l’âge de départ à la retraite. Dès que le Conseil constitutionnel donne le feu vert, la réforme des retraites est suspendue pour neuf mois, le temps d’organiser et de mener une grande campagne populaire pour recueillir les signatures de 10% du corps électoral, soit environ 4,7 millions de personnes. Ce chiffre est atteignable, avec les organisations syndicales qui maintiennent leur précieuse unité, avec le soutien des partis de gauche et des politiques sincères qui refusent de se couper de leur base, avec les 80% de Français qui refusent le diktat ultra-libéral de Macron, Borne et Cie.
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : Avez-vous remarqué ? la mobilisation des jeunes et de nouveaux manifestants / p.3 à 6 : Place au débat : La refondation de la santé / p. 6 : International : Grande-Bretagne et Portugal / p. 7 : Actualité sociale : Convergence pour nos retraites, nos services public et notre Sécurité sociale / p.8 : Coup de gueule : Éducation nationale : quand on atteint le fond, la Cour des Comptes suggère de creuser encore un peu
L’édito de Marinette Bache
Chaque année les entreprises reçoivent 157 milliards d’aides publiques ; elles en reversent 80 à leurs actionnaires.
Vinci affiche en 2022 un bénéfice net de 4,26 milliards d’euros soit une hausse de 64%. La moitié provient de sa branche autoroutière ; Vinci va augmenter ses tarifs d’autoroute de 4,74%.
TotalEnergies fait 20 milliards de bénéfices et paie 0€ d’impôt sur les sociétés. Bruno Le Maire est au courant… mais ne lève pas le petit doigt.
BNP Paribas annonce un bénéfice net record de 10,2 milliards d’€ en 2022. BNP Paribas prévoit la suppression de 921 emplois en France.
LVMH (Vuitton, quoi) a réduit ses impôts de 518,1 millions d’€ en 10 ans (de 2007 à 2017) au titre de sommes versées à la Fondation… Louis Vuitton selon la Cour des Comptes, soit 8,1% de la dépense fiscale de l’Etat au titre du mécénat des entreprises. La principale activité de cette Fondation a été la construction d’un bâtiment dans le bois de Boulogne…
Les 500 plus grosses fortunes françaises ont vu leur richesse augmenter de 30% en un an, soit 1 000 milliards ; les 40 plus grosses sociétés de la Bourse de Paris (le CAC 40) ont distribué 80 milliards de dividendes à leurs actionnaires en 2022, un record ; les revenus financiers (actions, intérêts financiers...) représentent 385 milliards par an mais ne cotisent pas pour les caisses de retraites.
Voici donc un petit inventaire, parcellaire, du bilan de ce gouvernement ultra-libéral mené par Macron et Borne.
Ce même gouvernement qui a décidé contre 75% du peuple français, de casser définitivement le système de retraite mis en place à la Libération, dans la foulée et dans l’esprit du programme du Conseil National de la Résistance. Ce gouvernement est, de loin, le plus à droite des gouvernements de la 5ème République ; il ajoute à sa politique au service des ultra-riches un profond mépris du peuple. C’est pourquoi notre victoire pour nos retraites doit être totale, c’est pourquoi l’unité des organisations syndicales et, derrière elles, des salariés, de tous ceux qui vivent de leur travail, du peuple français est tellement importante.
Avec les manifestations des 31 janvier, 7, 11 et 16 février -et les 2,8 millions de manifestants pour la seule journée du 7 février-, nous avons tellement fortement marqué l’opinion que même la presse aux ordres n’a pas osé nier le succès phénoménal de ces mobilisations. Saluons la volonté d’unité des OS entre la CGT qui veut allier mobilisation et grèves, voire blocages et la CFDT, qui souhaite laisser la possibilité aux salariés de manifester le samedi sans perdre de journée de travail ; et même si on sait que, de tout temps, le patronat n’a jamais cédé qu’à la force, laissons les travailleurs gérer cette montée en puissance à leur rythme et dans l’union. Le 7 mars sera, avec le retour d’étudiants très motivés (de nombreuses universités étaient entrées en lutte avant les congés de février), va venir le temps de passer la surmultipliée.
Borne affirme -on la croit- qu’elle n’a « aucun état d’âme » et que -on fait le nécessaire pour lui donner tort- « la réforme se fera » mais le gouvernement qui vient de voir l’article 2 retoqué, en est réduit à un marchandage de bas étage avec la partie la plus libérale de LR (les amis de Ciotti). Une partie des députés macronistes est mal à l’aise avec cette réforme qu’ils qualifient de « paramétrique, bête et méchante » et ils savent que si, dans 3 ans, Macron retournera au chaud, à la banque Rothschild, eux devront se représenter devant les électeurs…
Jamais un gouvernement n’aura autant raté sa communication sur un projet de loi. On pourrait presque en rire, mais il faut se rappeler que le 1er axe de cette communication était : « c’est une réforme juste » ! Aujourd’hui cela a évolué en « nous ne sommes pas assez pédagogiques, nous ne nous sommes pas assez expliqués ». Résultat : les Français sont exaspérés. Ils refusent cette réforme qu’ils savent profondément anti-sociale ; et ils n’apprécient pas de se faire traiter d’imbéciles qui ne comprennent rien par ces pédants arrivistes. (...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International / p.3 à 6 : Place au débat : Retrait de la réforme des retraites, mère de toutes les réformes / p. 6 : Avez-vous remarqué ? - Les Bras m’en tombent / p. 7 : Actualité sociale : Réponse à la crise énergétique : encore un effort Monsieur le Président ! - Brèves sociales / p.8 : Coup de gueule : La santé de tous mérite mieux qu’une grève corporatiste
L’édito de Marinette Bache
"La retraite ne doit plus être l’antichambre de la mort, mais une nouvelle étape de la vie". Ambroise Croizat.
Avec la mise en cause annoncée de notre système de retraite que veulent faire passer, à coups de nouveaux 49-3, Macron et Borne, nous sommes à l’opposé de l’esprit du Conseil National de la Résistance qui a présidé aux grandes réformes progressistes de la Libération. Les législateurs d’alors, dans un consensus national, souhaitaient mettre en place les éléments d’une société plus égalitaire, donnant sa chance à chacun, s’occupant des plus faibles et n’abandonnant pas les vieux travailleurs mais, au contraire, leur permettant de vivre décemment.
Lors de ses vœux, Macron a confirmé que 2023 serait l’année où il présenterait sa réforme au prétexte toujours seriné d’assurer l’équilibre du système et de préserver le système par répartition. Peu lui importe que cela soit mensonge éhonté comme le démontre le COR (cf nos précédents « Place au débat ») ou Éric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité française. Celui-ci explique, qu’avec cette « réforme », les "impacts seront plus élevés en matière de prévoyance sur les contrats des mutuelles" et que le report du départ de l’âge à la retraite à 65 ans "pourrait aboutir à une nécessité de coûts en prévoyance aux alentours de 10 milliards d’euros" supplémentaires. Les tarifs des mutuelles vont augmenter en moyenne, cette année, de 4,7% ; jusqu’à quand les Français pourront-ils se payer cette assurance complémentaire ? Quand les mutualistes et les assureurs s’inquiètent de leurs comptes, on imagine également les conséquences sur ceux de la Sécurité sociale : c’est elle qui assume la plus grosse part ! Quelle hypocrisie que de prétendre vouloir sauver les régimes de retraites tout en sachant qu’on augmente les accidents de travail, plus nombreux avec l’âge, les charges des salariés et donc les dépenses que devra assumer la sécu !
L’essence de cette réforme est foncièrement inégalitaire. Le gouvernement essaie d’opposer no seulement les très riches mais ce qu’il est convenu d’appeler la « classe moyenne » qui est encore très large aux catégories modestes, pauvres voire déclassées. Disons tout de suite qu’il n’y est pas vraiment parvenu puisque son idée de réforme est rejetée par plus de 70% de la population qui ne tombe pas dans le piège de cette manipulation. Macron et Borne cherchent à dresser la classe moyenne qui paie ses impôts aux « assistés » qui profiteraient de « privilèges ». Raté ! Aujourd’hui, chacun sait qu’il peut, d’un jour à l’autre, perdre son emploi, tomber dans la catégorie des défavorisés et avoir besoin de la solidarité nationale (que dire d’ailleurs de la « réforme » de l’assurance chômage !). Et surtout chacun sait que tout n’est pas mis sur la table, que les ultra-riches, de plus en plus riches, utilisent des conseillers fiscaux qui leur permettent de se soustraire au financement de la solidarité, chacun connait l’ampleur des fraudes fiscales, chacun sait que de nombreuses entreprises -et parmi les plus grandes- ne paient pas leurs cotisations ou ont eu droit à de multiples allègements qui ont largement participé au prétendu « déficit » de la Sécu. S’il y a un responsable c’est du côté de ceux qui ont les moyens de frauder ou de s’exonérer de qu’il faut chercher, pas du côté des catégories sociales modestes dont on a d’ailleurs, au fil des ans, réduit leurs droits à ce qui s’apparente à des aumônes. (.../...)
REsistance SOciale
Association loi 1901
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et directrice de la
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Marinette BACHE