Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International (Etats-Unis ; Italie) / p.3 à 6 : Place au débat : La 5ème branche, perte d’autonomie / p.6 : Avez-vous remarqué ? La désindustrialisation continue / p.7 : Actualité sociale : Pétition pour que le budget de la Sécu réponde aux besoins de la population / Les bras m’en tombent : le ministère du Travail forme les employeurs contre l’action de ses agents et les réclamations des salariés / p.8 : Coup de gueule : Faut-il crier haro sur les dépenses publiques ?
L’édito de Marinette Bache
Merci Bernard ! Si, si, merci vraiment.
Bernard Arnault, 1ère fortune du monde selon le magazine économique Forbes, vient de verser, par l’intermédiaire de son entreprise LVMH la somme de 10 millions d’euros aux Restos du Cœur.
Sa fortune étant estimée à 210 milliards d’euros et si on évalue le revenu moyen des Français à 2524 € mensuels (selon l’INSEE, ce chiffre étant très tiré à la hausse par les très hauts revenus), si vous ou moi avions fait un geste d’une même ampleur, nous aurions versé au plus 12 centimes aux Restos du Coeur ! Vraiment merci Bernard !
Eh bien, oui, merci Bernard. Merci Bernard car ce geste, équivalent à 12 cts -qui a fait l’admiration des médias et a été salué par le gouvernement- n’a pas trompé les Français. Ils ne sont pas tombés dans le panneau de cette charité orchestrée. Ils savent que LVMH va récupérer des exonérations fiscales et que donc, ce sont eux qui vont finalement payer cette « générosité ». Les Français prennent conscience que si les Restos du Cœur sont en grande difficulté financière, c’est que le nombre de personnes devant faire appel à eux augmente et que le nombre de ceux qui leur donnaient diminue. Pourquoi ? Parce que la politique économique et sociale, menée par Macron au service de M. Bernard Arnault et de ses amis, les appauvrit de jours en jours.
Monsieur Bernard Arnault, Messieurs et Mesdames Macron, Borne, Le Maire et compagnie, ce n’est pas la charité que réclament les Français, c’est la justice, l’égalité, la solidarité.
La justice. Fiscale en l’occurrence. Il ne s’agit pas de « baisser les impôts », il s’agit qu’ils soient justement répartis. Vous vous en êtes pris à la progressivité de l’impôt sur le revenu, vous avez baissé l’impôt sur le capital. Vous avez supprimé l’impôt sur les grandes fortunes. Monsieur Arnault peut bien nous faire cadeau de ses 12 centimes à lui, ce n’est pas ça la justice. L’égalité. Depuis toujours, en France, elle est assurée par les Services publics qui permettent, à la fois, l’égalité des territoires et l’égalité des personnes. Vous tuez les Services publics en coupant leurs financements. Ecoles, hôpitaux, énergie, protection sociale, transports, environnement, police de proximité, communications, poste, etc, tous permettaient à chacun de nous d’accéder à des services quels que soient notre lieu d’habitat ou notre situation personnelle. C’est l’Etat qui les organisait, pas la charité de dames patronnesses qu’il nous faudrait admirer et remercier. C’était ça la République.
La solidarité. C’est la protection des Français. De ceux qui n’ont pas de fortune personnelle. C’est, bien sûr, la sécurité sociale que vous cassez un peu plus à chaque plan de financement. C’est l’assurance chômage que vous saccagez à coups de décrets. C’est la protection sociale (RSA, allocations diverses pour les plus démunis ou les familles…) que vous décentralisez auprès de collectivités que vous avez privées de moyens financiers. C’est le droit du travail qui ne protège plus face au patronat tout puissant. (...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : Actualité sociale : Valdunes : préserver l’emploi, les compétences et la souveraineté économique / p.3 à 6 : Place au débat : La crise du logement / p.6 : Actualité sociale : L’embrasement des cités / p.7 et 8 : Coup de gueule : Bac, Pacte, Stat’, Parcoursup et Cie / p. 8 : En matière de batteries de voitures électriques, l’Union européenne n’a pas les moyens de ses ambitions...
L’édito de Marinette Bache
Un jeune de 17 ans a été tué par un policier. Ce n’était pas un ange ; ce n’est pas un héros. Sans permis, au volant d’une voiture volée, il a refusé de se soumettre à un contrôle. EN AUCUN CAS, CELA PEUT JUSTIFIER DE LE TUER. C’est d’abord et avant tout ce qu’on doit affirmer.
On ne peut que constater que le nombre de tirs mortels de policiers contre des véhicules a été multiplié par cinq en six ans, c’est-à-dire depuis la loi du 28 février 2017 qui a aligné le cadre d’usage des armes par les policiers sur celui des gendarmes. Pendant ce temps, l’usage des armes à feu par les gendarmes n’a cessé, lui, de diminuer. Cela mérite qu’on s’interroge. Si l’abrogation de cette loi semble aller de soi, cela ne règlera pas tout : ni la grande utilité d’une véritable formation pour les jeunes policiers, ni la nécessaire ré-appréhension de leur rôle de fonctionnaire, d’autorité certes, mais de fonctionnaire garant d’un ordre républicain… ni leur immense trouille à rentrer chez eux, peur de se faire agresser particulièrement pour ce qui concerne les jeunes policièrEs ! On mesure l’étendue des dégâts provoqués par la suppression de la police de proximité par Sarkozy. Ce n’est certes pas les shérifs de la BAC ou de la Brav-M qui peuvent remplir ce rôle ; on l’a d’ailleurs déjà constaté lorsque le maintien de l’ordre leur a été confié pour les manifestations.
On ne peut pas dédouaner non plus l’institution judiciaire. Ni quand les dénis de justice sont monnaie courante : lenteur judiciaire, non-lieux à répétition, refus de reconstitution, entraves multiples, refus de suspendre les policiers incriminés, etc. Ni quand les délinquants avérés arrêtés sont immédiatement remis à la rue sans aucun suivi judiciaire. Ordre et justice vont de paire. Si l’extrême droite se réjouit d’un désordre qui lui rapporte et souffle sur les braises et si certains syndicats de policiers -y compris l’UNSA dont on attendait autre chose- tiennent des propos séditieux, rien, rien, ne légitime la mise à sac des banlieues. Être de gauche, tout simplement être progressiste, ce n’est pas seulement appeler au calme, c’est le ferme refus des violences qui ont eu lieu, la défense sans condition des services publics, la condamnation absolue de leur pillage.
Ceux qui cassent et brûlent dans nos banlieues ne représentent pas tous les jeunes.
La plupart restent avec leurs parents et déplorent avec eux, la mise à sac de l’école qu’on mettra 2 ans à reconstruire, des locaux de l’association où on pouvait aller parler et chercher de l’aide, créer ensemble une vie de quartier, des bureaux de la CAF, de la CPAM, du supermarché, du bar-tabac, de l’épicerie du coin, de la voiture de la mère et du bus du père qui permettaient d’aller travailler et de faire vivre le foyer…
Ceux qui participent à cette prétendue « révolte », qui n’est qu’une casse organisée par des décérébrés, doivent être arrêtés et sanctionnés sévèrement. Le peuple des banlieues qui a subi ces émeutes dévastatrices l’exige. Il n’a pas besoin d’une charitable complaisance bourgeoise, il a besoin que la République s’implique tant dans la sanction de ce chaos que dans la construction de l’avenir. Et je ne parle pas des habitants des zones rurales qui se savent au moins aussi abandonnés que les habitants des « quartiers », privés qu’ils sont de services publics, d’hôpitaux et de médecins d’emplois, d’écoles, de commerces de proximité … et qui ne se sont pas acharnés à les détruire lors de la révolte des « Gilets jaunes » !
Maintenant que faire ? (.../...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International (le trafic aérien en Europe ; Berlusconi ascension et disparition d’un leader de la droite extrême) / p.3 à 6 : Place au débat : La loi partage de la valeur / p.6 : Avez-vous remarqué ? On regarde les Français à l’étranger… / p.7 et 8 : Actualité sociale : Feuille de route pour la défense des services publics adoptée à Lure / p.8 : Coup de gueule : La bombe sociale de la crise du logement
L’édito de Marinette Bache
Ainsi donc, après avoir refusé que le peuple français s’exprime sur sa loi retraite, Macron refuse -et la présidente-marionnette de l’Assemblée nationale s’exécute- de soumettre au vote des représentants élus du peuple une initiative parlementaire permise par la constitution. Ainsi donc, alors qu’ils n’ont pas hésité à employer toutes les manipulations offertes par la constitution de la Vème République pour faire passer la remise en cause des retraites (49-3 successifs à l’Assemblée nationale, 44-3 et 47-1 au Sénat), Macron et ses sbires gouvernementaux et parlementaires qui défendent les mêmes intérêts que lui, ceux de la finance mondialisée, refusent de mettre aux voix des députés la proposition du groupe LIOT consistant, non pas à instaurer une avancée révolutionnaire, mais simplement à ramener la retraite à 62 ans. Par décision de la présidente de l’Assemblée nationale prise au lendemain de la 14ème journée de mobilisation contre le funeste projet gouvernemental, les députés n’examineront pas l’amendement d’abrogation de la retraite à 64 ans Alors qu’il sait que plus de 80% du peuple français refuse sa loi, Macron choisit de répondre aux intérêts de ses mandants et de leurs valets de la Commission européenne, en persistant à déconstruire le système social français -ici celui des retraites- issu des grandes réformes d’après-guerre et ceci par, à nouveau, l’emploi d’un subterfuge institutionnel. C’est dangereux pour la vie démocratique de notre pays. « Quand règne le fait du prince, comment continuer à croire au jeu démocratique ? », risquent de se demander de plus en plus de Français. Qu’on ne nous fasse plus jamais le coup de la démocratie contre Le Pen. C’est bien sûr sur ce (non-) choix que comptent les libéraux, mais on arrive au bout de la manipulation et les conséquences peuvent être terribles.
Ce 6 juin dernier, plus de 900 000 manifestants ont encore battu le pavé dans plus de 250 rassemblements pour la 14ème journée de mobilisation contre la retraite-Macron. Certes cela n’a pas empêché le passage en force 2 jours plus tard. Mais l’avertissement envoyé au gouvernement de Macron est clair : les Français refusent de tourner la page et sont toujours aussi nombreux à être opposés à la réforme gouvernementale ; ils soutiennent toujours les mobilisations et cela malgré les répressions et les atteintes au droit de manifester. Les « casserolades » ne sont pas terminées. (...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International / p.3 à 6 : Place au débat : La France est-elle championne du monde des dépenses sociales ? / p.6 : Avez-vous remarqué ? : Pap Ndiaye toujours contre la République – Les bras m’en tombent : Droit de grève mis en cause à Vertbaudet / p.7 : Actualité sociale : Le mépris pour la Fonction publique en action / p.8 : Coup de gueule : Nouvelle loi travail, de qui se moque-t-on ?
L’édito de Marinette Bache
16% des Français, 50 % des étudiants- ne mangent pas à leur faim. La part des Français se privant de nourriture est en effet passée de 12 à 16% en six mois, selon une étude du Crédoc. Et pour ceux qui ont les moyens de manger à leur faim, 1 sur 2 reconnait avoir baissé la qualité de ses repas et ne plus pouvoir acheter tous les produits qu’il souhaiterait. Les femmes sont les plus touchées de même que les jeunes : 24 % des moins de 40 ans sont en précarité alimentaire. Voilà la France de Macron.
Camaïeu, Gap, La Grande Récré, Go Sport... autant d’entreprises rachetées pour 1 € par le milliardaire Michel Ohayon et qui affichent aujourd’hui un triste bilan : des milliers de salariés sur le carreau ou en voie de l’être. Mais l’homme d’affaires vient de vendre son incroyablement luxueux hôtel particulier parisien, acheté en 2018, pour la somme de 38 millions d’euros. Voilà aussi la France de Macron.
La France de Macron, c’est aussi l’indécence de Bruno Le Maire, le ministre-écrivaillon qui ose, avec ses 10000€ nets mensuels, parler du prix des pâtes et de ses difficultés à nourrir ses enfants pendant que 10 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté.
La France de Macron, c’est quand le « méprisant de la République » qui a osé, contre plus de 80% des Français, remplacer les 2 meilleures années de nos retraites par les 2 pires années de travail, nous annonce « la fin de l’abondance ». Pour qui cette « fin de l’abondance » ? Certainement pas pour ceux qui ont perdu leur travail… surtout après la réforme de l’allocation chômage, pas pour ceux qui survivent avec le RSA… et que l’on veut contraindre à travailler sans vrai salaire, pas pour ceux qui ne peuvent plus se soigner d’autant plus que les hôpitaux sont surbookés et étranglés par une gestion comptable, pas pour ceux qui n’allument plus le chauffage ni l’électricité… Sans parler de tous ceux qui vivaient sur la ligne de crête, refusant par dignité de demander une aide -à laquelle, souvent ils auraient eu droit, tous ceux qui se seraient la ceinture pour atteindre la fin du mois sans trop être dans le rouge, ceux qui ne partaient plus qu’une semaine en vacances -et encore : bien heureux … tous ceux-là qui sont en train de passer du mauvais côté de la barrière.
La France de Macron, c’est le déni de démocratie au Parlement -on l’a vu avec l’emploi du 49-3 à l’Assemblée nationale et du 44-3 au Sénat,on le voit avec le refus de la proposition du groupe LIOT, c’est aussi la remise en cause du droit de grève et de manifester. C’est la répression contre les salariés, les arrestations de délégués syndicaux, les violences contre les grévistes. C’est les défilés « nassés », les manifestants matraqués, blessés, hospitalisés. C’est les manifestations interdites, les « casserolades » décrétées hors-la-loi, …
Dans la France de Macron on s’invente un masque vert : le nouveau crédit d’impôt annoncé pour « l’industrie verte » est évalué à 20 milliards d’euros et ce sont les Français, avec l’argent public, qui versent 5 000 € à ceux qui peuvent se payer une Tesla à 47 000 € ! Sa "transition énergétique", c’est le gros lot pour le PDG, Elon Musk. (...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International : BRICS ; Chili / p.3 à 6 : Place au débat : Macron au cœur du fiasco du libéralisme / p. 6 : Avez-vous remarqué ? : Entreprise SEGAULT, attention danger – Les bras m’en tombent : Quand le principe de précaution tourne à la farce / La SNCF n’existe plus / p. 7 : Actualité sociale : Appel pour Lure & MANIFESTATION SERVICES PUBLICS LE 13 MAI / p.8 : Coup de gueule : Des morts qui n’auraient pas dû avoir lieu
L’édito de Marinette Bache
Le Conseil constitutionnel vient de déclencher une fureur populaire dont personne ne sait aujourd’hui comment elle va s’exprimer ni quelle ampleur elle va prendre.
Il vient de valider cette loi inique en faisant fi du déni de démocratie dont elle a fait l’objet. Il est incompréhensible que la loi n’ait pas été jugée inconstitutionnelle ; de nombreux et réputés professeurs constitutionnalistes avaient relevé les différents arguments qui n’auraient pu manquer de sauter aux yeux des prétendus « sages » : depuis la manière dont se sont déroulés les débats, sans vrais « débats » justement, jusqu’au fait que cette loi ne pouvait être discutée de cette façon sous la forme d’une loi ordinaire. La procédure a été dévoyée, à l’image de l’abus du 49-3 à l’Assemblée et l’usage du 47-1 au Sénat alors qu’aucune « urgence » ne le justifiait.
Le Conseil constitutionnel vient de se conduire en « Conseil du roi ». Il ne s’est pas contenté d’interpréter le droit, comme tel est son rôle, il a pris une décision politique. Il a validé toutes les procédures anti-démocratiques -et présidentialistes de la 5ème République- bafouant la représentation parlementaire. Il a fait fi de la souveraineté populaire qui s’exprime dans la rue depuis plusieurs mois avec beaucoup de calme et de dignité malgré le mépris et la violence qu’on lui oppose.
Notons que ce que le Conseil constitutionnel a censuré, ce sont les mesurettes destinées à atténuer les conséquences sociales de la loi… et à « acheter » les pauvres consciences des députés LR, qui vont désormais se retrouver seuls face à leurs électeurs auxquels ils devront expliquer à quelles manœuvres ils ont participé. Loin de contrôler l’Exécutif, comme c’est de leur compétence, les membres du Conseil se sont conduits en fidèles exécutants d’une politique libérale de casse sociale. Pour le Peuple de France, ces faux sages ont rejoint le camp de leurs ennemis.
Le Conseil constitutionnel a également refusé de valider la 1ère mouture d’un référendum d’initiative populaire (une 2ème est déposée), qui aurait permis au peuple de s’exprimer dans le cadre d’un débat organisé, calme, clair, argumenté.
Ces décisions abiment encore un peu plus notre République, ses institutions et la démocratie. Elles élargissent le fossé creusé entre les Français et leur représentation institutionnelle. Ceci est d’une extrême gravité. La confiance que les Français avaient dans leur République et ses institutions -même lorsqu’ils en souhaitaient d’autres- est en train de se déliter. On savait que Macron et son gouvernement, en valets de la Finance, voulaient détruire le modèle social français issu de la Libération. On voit aujourd’hui que c’est à la République et à la démocratie qu’ils s’en prennent avec la complicité active des 9 supposés « sages ». (.../...)
REsistance SOciale
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Présidente de RESO
et directrice de la
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Marinette BACHE