Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito / p.2 : International : Allemagne / p.3 à 6 : Place au débat : Convergeons pour la Sécu / p. 6 : Avez-vous remarqué ? / Les bras m’en tombent / p. 7 : Brèves sociales / p. 8 : Coup de gueule : Elections aux chambres d’agriculture
L’édito de Pierre KERDRAON
Ainsi malgré quatre motions de censure faisant suite à autant de « 49-3 » sur le budget et la loi de financement de la sécurité sociale, adoptés sans vote, François Bayrou est toujours en place. Poussé par ses électeurs, le Parti Socialiste a jugé qu’un mauvais budget était préférable à pas de budget du tout. Surtout sa hantise est qu’en cas de démission forcée ou non du Premier ministre, une cascade de censures conduise Emmanuel Macron à démissionner. Nul doute en effet qu’une démission précoce du Président serait une bonne nouvelle pour Marine Le Pen.
Pour autant rien ne dit que le successeur de Michel Barnier verra son bail tenir jusqu’à 2027 ou une nouvelle dissolution de l’Assemblée Nationale. D’autant que la coalition qui le soutient est fragile et que le gouvernement lui-même est loin d’être soudé. Cela dans un contexte où la défiance vis-à-vis des responsables politiques n’a jamais été aussi forte. A juste titre, les Français constatent que leurs votes, celui de juin 2024 comme les précédents, de même que leurs mobilisations sont systématiquement ignorés par les Exécutifs qui se succèdent. En outre, voir un ancien Président de la République avec un bracelet électronique et des ministres ou anciens ministres mis en examen à tour de pelle ne donnent pas une image vertueuse du personnel politique. Dans le même temps, les plans de licenciement redoublent, la violence quotidienne s’affiche à longueur de temps sur nos écrans de télévision, le pouvoir d’achat stagne ou régresse malgré les chiffres affichés de l’inflation. Nos compatriotes ont envie d’un gouvernement qui s’occupe concrètement de leurs problèmes et pas seulement de communication même si l’activisme apparent des ministres de la justice et de l’intérieur semble répondre à leur demande de sécurité.
Cette réalité – besoin de sécurité et colère face à l’incapacité des gouvernements à répondre à l’urgence sociale - est largement partagée en Europe comme aux Etats-Unis et explique pour une large part l’attrait pour un nationalisme étriqué et xénophobe. La technique du bouc émissaire – les migrants en l’occurrence – n’est pas nouvelle.(...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito / p.2 : Combat laïque - combat social / Brèves sociales / p.3 à 6 : Place au débat : la solution est-elle la baisse des salaires ? / p.6 : International / p. 7 : Actualité sociale / Les bras m’en tombent / p. 8 : Coup de gueule : Agriculture : changer de cap
L’édito de Pierre KERDRAON
En premier lieu je commencerai par souhaiter à chacune et chacun d’entre vous une excellente année 2015.
Après Barnier, voilà donc Bayrou et son gouvernement annoncé à la veille de Noël. Pas sûr que dans leur grande majorité nos compatriotes y aient vu un cadeau du père Noël. Bayrou qui s’est imposé à Macron est son plus fidèle allié depuis 2017 malgré les désaccords qu’il y a pu avoir entre les deux hommes. A noter le retour de Borne qui hérite d’un poste de ministre de l’éducation et de numéro 2 du gouvernement. Dans lequel on retrouve aussi Darmanin et Valls. Prime à l’expérience nous dit-on. Loin de la fleur de la jeunesse, c’est plutôt à la naphtaline à laquelle on a droit.
Alors que Mayotte panse ses plaies après le terrible cyclone qui l’a dévastée on peut espérer que les moyens seront enfin mis pour permettre à ce département d’outre-mer de bénéficier d’un développement conforme à sa place stratégique et à leur choix d’être français.
Difficile à ce stade de dire si Bayrou restera plus longtemps que Barnier. Son discours de politique générale a donné lieu à beaucoup de flou. On est très loin de ce qu’attendent les Français. Même si le dossier des retraites est remis en chantier (mais pas l’abrogation de la réforme Borne) bien malin qui peut dire ce qui sortira de ce débat dans 5 ou 6 mois tant l’écart entre les demandes des syndicats et les souhaits du patronat est immense. Rappelons que le vrai problème ce n’est pas l’âge de départ en retraite mais le trop faible nombre de salariés encore en activité au-delà de 55 ans. Ce sont eux les premiers concernés par les plans sociaux alors que se profile une cascade de licenciements dans les mois qui viennent. (.../...)
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito / p.2 : International : Abou Daryaei / Boualem Sansal / Uruguay / Syrie / p.3 à 5 : Place au débat : avec leur politique tous les voyants au rouge / Avez-vous remarqué : Kasbarian et le RN / p.6 : Actualité sociale : le fret ferroviaire / p.7 : Brèves sociales / p.8 : Coup de gueule : pour un service public de la petite enfance
L’édito de Pierre Kerdraon
Comme on pouvait s’y attendre le gouvernement Barnier n’a pas résisté à la première motion de censure déposée à la suite d’un 49-3. Il fallait être bien naïf pour croire à la sincérité du Rassemblement national dont l’objectif principal est de pousser Macron à la démission afin de provoquer une élection présidentielle anticipée assurant plus de chance à Marine Le Pen d’en sortir vainqueure. Attendre 2027 c’est le risque pour le RN de voir émerger des concurrents crédibles tant à droite qu’à gauche même si aujourd’hui personne ne semble en mesure de réunir une majorité de suffrages.
De son côté, Mélenchon se concentre uniquement sur la présidentielle même si ses chances d’être au second tour sont sans doute moindres qu’en 2017.
Pour écarter le danger d’une nouvelle censure, Macron doit enfin comprendre qu’il faut un gouvernement soutenu par la gauche, ce qui implique un programme reprenant au moins une partie de celui du Nouveau Front Populaire, peu importe l’habillage qu’on lui donne. Pouvoir d’achat, retraites, sécurité, services publics, santé, lutte contre les conséquences du réchauffement climatique font partie de ce que réclament nos compatriotes, quel que soit le vote exprimé lors des dernières élections législatives. Les Français ont massivement rejeté la reconduction du programme macroniste que voulait mettre en œuvre Barnier. Il est temps de les écouter. (.../...)
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p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International : Japon-États-Unis-Lituanie / p.3 à 6 : Place au débat : la financiarisation de la santé contre le service public / p. 6 : Les bras m’en tombent / Avez-vous remarqué ? / p.7 : Brèves sociales / Info militante / p. 8 : Coup de gueule : Quand le Bibendum se dégonfle
L’édito de Pierre Kerdraon
Il n’aura pas fallu longtemps pour que l’attelage Macronistes/LR montre des signes de faiblesse. La discussion budgétaire est un révélateur. Dans les faits, sauf pour s’opposer à la gauche, s’acharner sur les fonctionnaires ou protéger les plus riches, il n’y a pas grand-chose qui unit les partisans d’Attal et ceux de Wauquiez. Les députés de Renaissance restent scotchés à la politique de l’offre chère à Macron et à leur refus de toute augmentation des charges des entreprises tandis que la droite « républicaine » entend faire croire qu’elle protège son électorat (les retraités) et qu’elle défend les collectivités territoriales. Résultat : les quelques mesures de justice sociale votées par les députés du Nouveau Front Populaire sont passées à la trappe avec le rejet de la partie recettes du budget, à charge pour le Sénat dominé par la droite de rétablir un budget acceptable pour Barnier, même si celui-ci n’exclut pas de recourir à l’article 49-3 de la constitution pour faire adopter sans vote sa mouture. Quant au Rassemblement National, il brille par son inconséquence, votant parfois avec la gauche, parfois avec la droite, prouvant surtout que son image de défenseur du peuple n’est qu’un leurre.
Aux Etats-Unis, Trump vient d’être élu président. Pendant que Harris menait une campagne imprégnée de wokisme et de libéralisme macronien et perdait ainsi des suffrages supposés acquis chez les femmes et les minorités, Donald Trump, malgré ses déboires judiciaires, a su parler aux Américains de ce qui les concernaient : pouvoir d’achat (il avait augmenté de 4% sous son 1er mandat, il est probable que les plus défavorisés ne l’aient pas oublié), sécurité, recentrage sur les Etats-Unis par moins d’interventions à l’étranger… Ce qui n’empêche pas que parmi les premières mesures qu’il compte mettre en œuvre figure une baisse des impôts des plus riches et qu’on peut s’attendre à des coupes dans les dépenses sociales et à la mise au pas de la justice. (.../...)
Au sommaire ce mois-ci :
p. 1 et 2 : L’édito / p. 2 : International : Afghanistan - Madagascar / p. 3 à 6 : Place au débat : Michel Barnier veut 60 milliards, les voilà ! Et sans austérité / p. 6 : Les bras m’en tombent / p. 7 : Actualité sociale / p. 8 : Coup de gueule : 100 000 fonctionnaires territoriaux en trop, vraiment ?
L’édito de Pierre KERDRAON
Comme on pouvait s’y attendre, le discours de politique générale du nouveau Premier ministre n’a rien révélé de social. Si dans son projet de budget on note de timides impositions supplémentaires pour les grosses entreprises et les personnes les plus fortunées, force est de constater que l’essentiel ce sont des coupes sévères dans les services publics comme l’éducation (4 000 postes d’enseignants supprimés) ou la justice (500 millions € en moins), dans la santé (remboursements d’assurance-maladie avec des transferts de la sécurité sociale vers les mutuelles pour ceux qui ont la chance d’en avoir)… Bien sûr, pas touche à la réforme des retraites sinon à la marge. On laisse les partenaires sociaux discuter de l’assurance chômage mais qui nous dit qu’au final le gouvernement Barnier ne fera pas comme celui d’Attal en imposant sa propre réforme ?
Justification de tout cela : le déficit qui aurait dérapé en 2023 et 2024. Pour autant, aucune analyse pour expliquer ce dérapage. Le Premier ministre feint de s’en remettre aux parlementaires et à une éventuelle commission d’enquête pour comprendre ce qui s’est passé. Comme s’il n’était pas évident que c’est la politique de l’offre conduite par Macron depuis dix ans qui en est la principale cause. Depuis une décennie, l’impôt sur les sociétés et sur les plus fortunés n’a cessé de baisser. Résultat : moins de recettes pour l’Etat alors que la crise du Covid a généré des dépenses colossales imprévues. Sans compter que les bénéfices parfois colossaux de certaines sociétés enrichissent les actionnaires au lieu d’être recyclés dans l’économie, l’innovation et le développement.
Une fois de plus, les collectivités territoriales sont montrées du doigt et mises à contribution alors qu’elles font déjà difficilement face aux charges nouvelles que leur impose l’Etat.
Ce discours montre surtout un dédain clair pour les attentes des Français. Même si l’inflation régresse, le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation de nos compatriotes. Quant à l’insécurité, ce ne sont pas les rodomontades du nouveau ministre de l’Intérieur qui vont y changer quelque chose. Le problème est structurel : police et justice manquent de moyens pour faire appliquer la loi. (.../...)
REsistance SOciale
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Marinette BACHE