Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito / p.2 : International : Syrie, Chypre-du-Nord, Equateur, Argentine / Les bras m’en tombent : Mortalité infantile en France / p.3 à 6 : Place au débat : Travail, salaires, cotisations sociales, sécurité sociale / p.6 : Avez-vous remarqué ? / p.7 : Brèves sociales / p.8 : Coup de gueule : Comment détruire la sécu
L’édito de Pierre KERDRAON
Il y a un peu plus d’un an, juste après les élections européennes, Emmanuel Macron décidait de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Un an après, malgré la déculottée subie par le parti macroniste (quoiqu’à moitié cachée par l’alliance de second tour sous forme de pacte « républicain » avec la gauche), le Président estime toujours avoir pris la bonne décision. Quitte à recommencer dans quelques mois ? L’avenir le dira.
Il est cependant vraisemblable qu’une nouvelle dissolution serait pain béni pour le Rassemblement national même si Marine Le Pen ne pouvait pas se présenter. Pas sûr en effet que nos compatriotes seraient prêts à reconduire un front « républicain » qui a débouché sur la reconduction au pouvoir des macronistes alliés à la droite avec une politique pour les plus riches. Force est de constater que l’Assemblée nationale issue de la dissolution continue plus ou moins la même politique qu’avant.
Au gré de majorités différentes les textes de lois s’enchaînent allant de la réintroduction de pesticides interdits depuis plusieurs années jusqu’à une résolution présentée par le Parti Communiste appelant à l’abrogation de la réforme des retraites de 2023. Difficile à ce stade de dire si un budget pourra être voté à l’automne ou s’il sera retoqué, provoquant la chute du gouvernement comme celui de Barnier. En attendant les ministres s’en donnent à cœur joie en suggérant toujours plus d’attaques contre les Français. TVA sociale, « année blanche » sans revalorisation du SMIC, des minima sociaux, du barème de l’impôt, des salaires des fonctionnaires, suppression de l’abattement de 10% sur les retraités, suppression de postes dans la fonction publique…, les mesures proposées s’enchaînent mais vont toujours dans le même sens : pas touche aux impôts des entreprises et des plus riches sinon de manière marginale. Le conseil d’orientation des retraites qui prône un nouvel allongement de l’âge de départ ou la Cour des comptes vont dans le même sens. (.../...)
Pourtant, il est possible d’améliorer la vie de nos concitoyens sans nouvelle cure d’austérité. Plutôt que de réduire drastiquement les dépenses sociales, on peut augmenter les recettes en réduisant les cadeaux fiscaux aux entreprises sans pour autant nuire à leur compétitivité puisque ces cadeaux ne servent que marginalement à faire baisser les prix mais permettent surtout d’engraisser les actionnaires qui n’ont jamais été aussi riches.
En 2017 comme en 2022 Macron prétendait faire barrage au Rassemblement national. Force est de constater que, comme dans d’autres pays où la même politique économique est suivie, l’attrait pour ce parti nationaliste, xénophobe -et libéral !- est toujours important. Ce n’est pas un hasard même si les dernières élections partielles lui ont été défavorables. Seule une réponse claire centrée sur une politique économique en faveur du plus grand nombre est susceptible de faire reculer ce monstre hideux qu’est l’extrême-droite.