TURQUIE :
LIBERTE pour Pinar SELEK : L’universitaire, soutenue par de nombreuses personnalités, a été arrêtée en 1998, torturée en vain afin qu’elle livre l’identité des enquêtés qu’elle avait interviewés dans le cadre de ses recherches. Puis on lui a imputé un sinistre attentat dont il est de notoriété publique qu’il s’agissait d’un accident. Contrainte par la réalité des faits, la justice l’a acquittée à 4 fois en 2006, 2008, 2011 et 2014. Mais elle continue de la poursuivre. En Turquie, le climat est des plus inquiétants. Depuis l’arrestation du maire d’Istanbul le pays connaît une vague de détentions arbitraires afin de museler quiconque manifeste contre Erdogan. L’audience qui s’est déroulée vendredi 25 avril, statuant sur le sort de la sociologue et écrivaine exilée en France depuis 2009, a une énième fois ajourné sa décision au 21 octobre. Bien que harassée par cette injustice, Pinar Selek poursuit son combat. Elle subit ce calvaire depuis 27 ans. Les juges lui reprochent de ne pas venir assister à son audience, elle qui sait pertinemment que fouler le sol turc lui vaudrait de longues années dans les geôles turques.
En France, une centaine de personnes se sont rassemblées vendredi 25 avril à Paris, pour lui renouveler leur soutien. Présente à leur côté, Pinar Selek a déclaré « C’est très épuisant pour moi. Mais nous allons continuer ensemble. Ce n’est pas mon procès, c’est notre procès. La torture vécue par le passé, je l’ai encore imprimée en moi. Le travail de sociologie que j’ai effectué aux côtés des Kurdes avant mon arrestation, je souhaite enfin le concrétiser ». Son livre devrait sortir dans les mois à venir.
IRAN :
« COLÈRE. DÉGOÛT. HONTE » par Kamel Bencheikh
Le régime iranien a assassiné en silence Hamid Hoseinnezhad Heidaranlou, prisonnier politique kurde, père de trois enfants, accusé sur la base de mensonges grossiers et exécuté dans le secret de l’aube, à la prison d’Urmia. Torturé. Privé d’avocat. Jugé en quelques minutes par un tribunal de pacotille. Condamné à mort sans preuve. Son seul crime ? Être Kurde, libre et debout. Même son passeport prouve qu’il n’était pas en Iran au moment des faits qui lui sont reprochés. Qu’importe : le régime a préféré les aveux extorqués sous la torture à la vérité. Jusqu’à la dernière seconde, il a crié son innocence. Il a transmis des preuves à sa famille. Il voulait parler. Alors on l’a tué. Le régime des mollahs est un État criminel. Il fabrique des coupables, torture des innocents, exécute des résistants.
Silence, mensonge, barbarie : voilà la justice en République islamique d’Iran.
IRAN :
Un tribunal iranien a condamné en appel le rappeur iranien Amir Tatalou à la peine capitale, alors qu’il avait été condamné à 5 ans d’emprisonnement en première instance. Le procureur avait fait appel. Il a, cette fois, après avoir été reconnu coupable de « blasphème », été condamné à mort pour « insulte au prophète » Le jugement peut faire l’objet d’un nouvel appel. Il s’était installé à Istanbul en 2018 après n’avoir pas obtenu de licence d’activité musicale des autorités iraniennes. En décembre 2024 l’artiste avait été remis à l’Iran par la Turquie sur l’ordre d’un tribunal révolutionnaire de Téhéran.