Actualités internationales : Turquie - Israël - Palestine
Journal RESO n° 246 - Avril 2025
Mis en ligne le 17 avril 2025

TURQUIE : Ils ont été plusieurs centaines de milliers de personnes, voire plus de 2 millions selon le CHP, à s’être rassemblés au parc Maltepe à Istanbul pour protester contre l’arrestation le 19 mars du maire de la capitale Ekrem Imamoglu. Membre du CHP, il est la seule figure politique en Turquie à avoir battu le parti d’Erdogan dans trois élections locales.

Restrictions de l’accès aux réseaux sociaux, usage disproportionné de la force, contrôle des médias sont les principaux éléments d’une répression qui s’abat sur l’opposition : au total, depuis deux semaines, plus de 2.000 personnes ont été arrêtées lors des manifestations de soutien.

La contestation a pris une nouvelle forme avec un appel au boycott des entreprises proches des autorités turques, lancé par le principal parti d’opposition, le CHP (Parti républicain du peuple) et des mouvements étudiants.

ISRAËL : Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Tel Aviv, Jérusalem, Haïfa, mais aussi de toutes les villes d’Israël, pour réclamer, encore et toujours, la libération des otages retenus à Gaza, mais aussi pour s’opposer au Premier ministre Nétanyahou et à sa politique de terre brûlée, faisant fi, du respect de l’Etat de droit et des piliers de la démocratie israélienne, alors qu’il poursuit les frappes sur Gaza depuis la rupture du cessez-le-feu et, à nouveau, sur le Liban. Ces manifestations, qui rassemblent toutes les couches de la population, viennent conclure une semaine de protestations intenses contre le gouvernement et sa décision, notamment, de limoger le chef de la Sécurité intérieure, décision suspendue par la Cour Suprême, mais que Nétanyahou a menacé de ne pas respecter.

Comme il a menacé de renvoi la Procureure générale, garante du respect de la démocratie. Dans le cortège, des manifestants brandissaient des pancartes où était inscrit « Plus de sang versé », « Combien de sang doit encore être versé » ou « Stoppez la guerre, Maintenant ! », au milieu d’une nuée de drapeaux israéliens.

PALESTINE : Pendant ce temps, avec un courage extraordinaire, les Gazaouis manifestent contre le Hamas. Exténués par l’absence de nourriture et la reprise des bombardements israéliens, plusieurs milliers de Gazaouis se rassemblent depuis le 25 mars dans des manifestations inédites pour demander la fin de la guerre et la démission du Hamas. Le mouvement anti Hamas s’est d’abord exprimé à Beit Lahia, dans le nord de Gaza. Les habitants protestent contre un nouvel ordre d’évacuation imposé par Tsahal. Mais rapidement la manifestation devient hostile au Hamas.Et le mouvement gagne d’autres localités, notamment Jabalia, Khan Younès et Gaza ville.

« Dehors, le Hamas, dehors ! », « Hamas, terroristes », « Le Hamas ne nous représente pas » : C’est, à Gaza, un vent de contestation, inédit depuis le 7 octobre, qui souffle chez les Palestiniens. N’oublions pas cependant que, pendant le printemps et l’été 2023, la bande de Gaza avait été le théâtre de nombreuses manifestations anti-Hamas... même si bien peu de gens, en occident, en parlaient, même s’ils n’avaient droit à aucune publicité, aucun soutien ! Le 7 octobre puis les bombardements israéliens sur Gaza avaient effacé tout cela. Aujourd’hui, c’est avec un courage stupéfiant que ces manifestants démontrent que le Hamas, ce n’est pas Gaza.