Journal RESO n° 245
Mars 2025
Mis en ligne le 27 mars 2025

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 et 3 : Bernie Sanders analyse la situation intérieure aux Etats-Unis / p.3 : Les Bras m’en tombent : les actionnaires de la grande distribution / p.4 à 7 : Place au débat : économie de guerre contre sécurité sociale/ p.7 : Sale temps pour les Mutuelles/ p. 8 : Et si au lieu de tailler dans les dépenses on augmentait les recettes ?

L’édito de Pierre KERDRAON

Un peu plus de trois mois après sa nomination au poste de Premier ministre, François Bayrou apparaît plus que jamais fragilisé. Suite à l’affaire Betharram, bien sûr, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, mais aussi en raison de sa manière de gouverner. Comment comprendre qu’après avoir installé un « conclave » sur les retraites où soi-disant toutes les options seraient sur la table, Bayrou refuse tout retour à l’âge légal à 62 ans alors même que cette possibilité faisait partie du deal avec le Parti Socialiste et les syndicats ? Résultat : même si la CFDT et une partie du patronat continuent à y siéger, l’issue de ce « conclave » ne prête guère à l’optimisme. Cela d’autant plus que le nouveau refrain appelant à renforcer les capacités de défense de la France et de l’Europe est utilisé par les libéraux pour remettre en cause l’ensemble des acquis sociaux. Par ailleurs, le navire Bayrou tangue de plus en plus au gré des ambitions de ses ministres. Retailleau et Darmanin se livrent à une concurrence médiatique pour apparaître comme celui qui sera le plus à même de battre Le Pen lors de la prochaine présidentielle et les autres ministres, à l’image d’Elisabeth Borne, ne sont pas en reste. Sans compter que LR apparaît divisée sur la stratégie – soutien ou opposition – notamment dans la perspective du prochain congrès du parti. Du côté de l’opposition de gauche, ce n’est guère mieux.

Le prochain congrès du PS prévu en juin aiguise les appétits de ceux qui voudraient mettre un terme au mandat de Faure. Du coup, l’hypothèse d’un vote de censure contre Bayrou ressurgit.

Pendant ce temps-là, on chercherait en vain des signes que les problèmes des Français sont enfin pris en compte, y compris dans le programme de gouvernement annoncé par Bayrou il y a quelques jours. (.../...)

Cela, dans un contexte international loin d’être réjouissant. Malgré ses promesses, Trump n’est toujours pas parvenu à obtenir la paix tant au Proche-Orient qu’en Ukraine. En Israël, Netanyahou continue à faire bombarder les populations de Gaza et du Liban tandis que la Russie multiplie ses frappes en Ukraine malgré un semblant d’accord sur une possible trêve limitée. On pourrait se réjouir de voir certains états européens, à commencer par l’Allemagne, comprendre qu’ils ne doivent pas tout miser sur la protection US mais cela s’accompagne d’une offensive des fédéralistes européens pour tenter de grignoter un peu plus sur les états alors que le rêve d’un peuple européen n’est qu’une chimère.

A l’intérieur des États-Unis, une régression démocratique est en marche : licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux, attaques contre les juges, remise en cause des droits des minorités et des étrangers, font craindre de voir l’Amérique tomber dans la pire période de son histoire alors que l’augmentation du pouvoir d’achat promise par Trump durant sa campagne se mue en risque d’inflation et même de récession d’après les économistes.

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