Ces analyses sont à retrouver sur la page Facebook respective des deux auteurs.
Fabien NONY
Si elle n’est pas tombée, la citadelle FNSEA vacille donc. Caractérisée par l’emprise de type quasi-mafieux qu’elle exerce sur le monde agricole, l’organisation phare de l’agro-industrie perd des plumes au profit de la coordination rurale.
Et ce n’est pas vraiment un progrès. Le grand rival du syndicat majoritaire est plus lucide et cohérent sur les ravages du libre-échangisme fou imposé par Bruxelles. Mais pour le reste... Il y a une nuance superficielle de forme entre son poujadisme violent et la mince façade de respectabilité de la FNSEA. La coordination rurale, dont l’une des figures est le séditieux notable fascisant du Lot-et-Garonne, Bousquet-Cassagne, se veut vaguement le défenseur des "petits" contre les "gros" et le système.
Mais elle défend le même modèle insensé de fuite en avant hyper-productiviste. Elle affiche le même rejet haineux et fanatique de toute transition vers un modèle plus respectueux de l’environnement. Arrachage des haies, pesticides à volonté, refus catégorique et brutal de toute forme de contrôle... l’agriculture version coordination rurale ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de la FNSEA. Et conduit de la même façon le pays tout entier droit dans le mur par les effets dévastateurs de ses choix sur notre santé et notre environnement.
Olivier MORIN
Les paysans ont voté pour élire leurs représentants aux chambres d’agriculture.
En donnant à la Coordination Rurale les clés de plusieurs chambres et en reconduisant la Fnsea dans la majorité d’entre elles, ce n’est pas le changement vers un meilleur revenu qui nous attend.
Les « bonnets jaunes » préfèrent détourner la détresse paysanne vers l’OFB (Office français de la Biodiversité) ou la MSA plutôt que vers les sociétés agroalimentaires ou les marchands de tracteurs et d’engrais qui rackettent les paysans.
Les « vestes vertes » font miroiter toujours que les paysans vont "entreprendre" tant et plus qu’ils seront comme tous les gros patrons et continueront la fuite en avant vers le triptyque "numérique, robotique, génétique". Tout cela semble avoir fonctionné, pour que surtout, les conglomérats capitalistes continuent de s’enrichir sur le dos des paysans travailleurs, en continuant la saignée des fermes familiales.
Si la Confédération paysanne a maintenu son niveau, le MODEF n’emporte qu’une seule chambre (la Guadeloupe). Il reste du chemin à parcourir pour que les collègues paysannes et paysans considèrent comme possible de s’attaquer au partage de la valeur que nous produisons sur nos fermes. Les excès d’eau et l’accélération du dérèglement climatique de ces derniers mois montrent que ce sont nos exploitations en polyculture/poly- élevage qui s’en sortent le mieux. Les analyses scientifiques montrent que les modes d’agricultures familiales que nous exerçons sont les meilleures pour la santé (allergie, microbiote..). Le combat continue.