Journal RESO n° 244
Février 2025
Mis en ligne le 17 février 2025

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 : International : Allemagne / p.3 à 6 : Place au débat : Convergeons pour la Sécu / p. 6 : Avez-vous remarqué ? / Les bras m’en tombent / p. 7 : Brèves sociales / p. 8 : Coup de gueule : Elections aux chambres d’agriculture

L’édito de Pierre KERDRAON

Ainsi malgré quatre motions de censure faisant suite à autant de « 49-3 » sur le budget et la loi de financement de la sécurité sociale, adoptés sans vote, François Bayrou est toujours en place. Poussé par ses électeurs, le Parti Socialiste a jugé qu’un mauvais budget était préférable à pas de budget du tout. Surtout sa hantise est qu’en cas de démission forcée ou non du Premier ministre, une cascade de censures conduise Emmanuel Macron à démissionner. Nul doute en effet qu’une démission précoce du Président serait une bonne nouvelle pour Marine Le Pen.

Pour autant rien ne dit que le successeur de Michel Barnier verra son bail tenir jusqu’à 2027 ou une nouvelle dissolution de l’Assemblée Nationale. D’autant que la coalition qui le soutient est fragile et que le gouvernement lui-même est loin d’être soudé. Cela dans un contexte où la défiance vis-à-vis des responsables politiques n’a jamais été aussi forte. A juste titre, les Français constatent que leurs votes, celui de juin 2024 comme les précédents, de même que leurs mobilisations sont systématiquement ignorés par les Exécutifs qui se succèdent. En outre, voir un ancien Président de la République avec un bracelet électronique et des ministres ou anciens ministres mis en examen à tour de pelle ne donnent pas une image vertueuse du personnel politique. Dans le même temps, les plans de licenciement redoublent, la violence quotidienne s’affiche à longueur de temps sur nos écrans de télévision, le pouvoir d’achat stagne ou régresse malgré les chiffres affichés de l’inflation. Nos compatriotes ont envie d’un gouvernement qui s’occupe concrètement de leurs problèmes et pas seulement de communication même si l’activisme apparent des ministres de la justice et de l’intérieur semble répondre à leur demande de sécurité.

Cette réalité – besoin de sécurité et colère face à l’incapacité des gouvernements à répondre à l’urgence sociale - est largement partagée en Europe comme aux Etats-Unis et explique pour une large part l’attrait pour un nationalisme étriqué et xénophobe. La technique du bouc émissaire – les migrants en l’occurrence – n’est pas nouvelle.(...)

Face à cette situation, il serait temps que la gauche française et européenne abandonne le social-libéralisme et renoue avec les idées progressistes en matière sociale qui ont fait leur force au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Sans compter qu’en matière intérieure les décisions de Trump font peser sur les États-Unis des menaces tant sociales que sanitaires, son arrivée au pouvoir expose au grand jour la soumission de l’UE au mondialisme et son inexistence politique acceptée par ses thuriféraires malgré leurs effets de manche. L’occasion de retrouver le sens de la souveraineté nationale ? Il ne faut cependant pas désespérer. Même si cela prendra du temps pour le faire aboutir, le combat pour la république sociale cher à Jaurès reste d’actualité.

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