Journal RESO n° 241
Novembre 2024
Mis en ligne le 22 novembre 2024

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International : Japon-États-Unis-Lituanie / p.3 à 6 : Place au débat : la financiarisation de la santé contre le service public / p. 6 : Les bras m’en tombent / Avez-vous remarqué ? / p.7 : Brèves sociales / Info militante / p. 8 : Coup de gueule : Quand le Bibendum se dégonfle

L’édito de Pierre Kerdraon

Il n’aura pas fallu longtemps pour que l’attelage Macronistes/LR montre des signes de faiblesse. La discussion budgétaire est un révélateur. Dans les faits, sauf pour s’opposer à la gauche, s’acharner sur les fonctionnaires ou protéger les plus riches, il n’y a pas grand-chose qui unit les partisans d’Attal et ceux de Wauquiez. Les députés de Renaissance restent scotchés à la politique de l’offre chère à Macron et à leur refus de toute augmentation des charges des entreprises tandis que la droite « républicaine » entend faire croire qu’elle protège son électorat (les retraités) et qu’elle défend les collectivités territoriales. Résultat : les quelques mesures de justice sociale votées par les députés du Nouveau Front Populaire sont passées à la trappe avec le rejet de la partie recettes du budget, à charge pour le Sénat dominé par la droite de rétablir un budget acceptable pour Barnier, même si celui-ci n’exclut pas de recourir à l’article 49-3 de la constitution pour faire adopter sans vote sa mouture. Quant au Rassemblement National, il brille par son inconséquence, votant parfois avec la gauche, parfois avec la droite, prouvant surtout que son image de défenseur du peuple n’est qu’un leurre.

Aux Etats-Unis, Trump vient d’être élu président. Pendant que Harris menait une campagne imprégnée de wokisme et de libéralisme macronien et perdait ainsi des suffrages supposés acquis chez les femmes et les minorités, Donald Trump, malgré ses déboires judiciaires, a su parler aux Américains de ce qui les concernaient : pouvoir d’achat (il avait augmenté de 4% sous son 1er mandat, il est probable que les plus défavorisés ne l’aient pas oublié), sécurité, recentrage sur les Etats-Unis par moins d’interventions à l’étranger… Ce qui n’empêche pas que parmi les premières mesures qu’il compte mettre en œuvre figure une baisse des impôts des plus riches et qu’on peut s’attendre à des coupes dans les dépenses sociales et à la mise au pas de la justice. (.../...)

N’oublions pas non plus son combat contre l’avortement, même si la constitution donne sur ce sujet le pouvoir aux états et que dans huit des 10 états où était proposé un référendum pour le conforter le « oui » l’a largement emporté.

Alors que Trump prévoit de mener une politique fortement isolationniste et protectionniste, qui aura des impacts sur les exportations françaises et européennes, mais aussi sans doute sur la guerre en Ukraine, les perspectives économiques annoncent déjà une cascade de suppressions d’emplois en France dans les prochains mois, à l’image d’Auchan et de Michelin, faisant repartir le chômage à la hausse. Cela, alors que la politique gouvernementale va inévitablement se traduire par une récession comme le reconnaît le président du Medef.

Face à cela, rien d’étonnant à ce que les mouvements sociaux se multiplient. Grève à la SNCF, grèves et manifestations dans la fonction publique, colère des agriculteurs, il est normal que les salariés se défendent contre une politique qui accroît la précarité et la pauvreté. Résistance Sociale sera toujours à leurs côtés.

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