Valdunes : préserver l’emploi, les compétences et la souveraineté économique
Journal RESO n° 227 - Juillet/août 2023
Mis en ligne le 7 juillet 2023

Depuis l’annonce du retrait de son unique actionnaire MA Steel début mai, Valdunes est sur la sellette. Ses deux sites nordistes, à Tith-Saint-Léger et Leffrinckoucke, sont en attente d’un repreneur.

Valdunes est essentiel au ferroviaire français : c’est le dernier producteur français de roues et d’essieux de trains. Et c’est la RATP et de la SNCF qui assurent 80% des commandes de trains en France, c’est donc l’Etat -l’Etat actionnaire- et les gouvernements successifs qui en poussant à la baisse des coûts ont participé à favoriser la concurrence des industriels chinois, indiens ou est-européens… et à la mise en danger de cette entreprise et de ses nombreux emplois.

Rappelons que Valdunes est aussi la seule entreprise capable de fabriquer les galets de nos écluses, du chariot d’Ariane 6, des téléphériques ou de l’ascenseur de la Tour Eiffel. C’est donc un immense savoir-faire qu’on a mis en danger et qui risque de disparaitre de France.

En 30 ans, notre pays a perdu plus de deux millions d’emplois industriels. Sur l’hôtel de la rentabilité financière et des profits des actionnaires, les capacités de production de la France, ses innombrables savoir-faire ont été liquidés. Bref, c’est la souveraineté de la France qui a été mise en cause. On s’en est clairement aperçu lors de la crise du Covid avec notre incapacité à fournir des masques, du matériel médical ou à produire un vaccin mais, bien évidemment, ce sont tous les secteurs qui sont concernés : nous en avons l’illustration avec cette entreprise.

Soulignons également que si Valdunes disparaissait les grands discours sur la préservation de l’environnement et du climat seraient contredits, une fois de plus, par la pratique : en effet, il nous faudrait faire venir les pièces détachées qui nous sont nécessaires de l’étranger avec le coût énergétique et environnemental que cela comporte, et, de plus, de pays où on utilise du charbon et non, comme en France de l’énergie décarbonée. Le ministre de l’Industrie s’est rendu vendredi 2 juin à Tith-Saint-Léger pour échanger avec les salariés et les élus locaux. Il a assuré que l’actionnaire s’engageait jusqu’à la fin de l’année 2023. Quelques mois de gagner donc. Et après ?

Rebâtir des filières industrielles, préserver et développer l’emploi en France doit être l’objectif premier.