Le gouvernement de gauche vient de faire adopter par 127 voix contre 14 (l’extrême-droite) la semaine de 40 heures, au lieu de 45. C’est un événement sur un continent, l’Amérique latine, où l’on travaille plutôt 48h. Dans ce pays de 19 millions d’habitants, longtemps marqué par le libéralisme venu des Chicago Boys, cette loi est lourde de symbole. C’était un projet porté par le parti communiste. Et c’était l’une des promesses de campagne de l’actuel président Gabriel Boric. C’est un message aux autres pays latino-américains où la moyenne approche les 50h. Le Chili est le 3ème pays latino-américain à adopter les 40h après l’Équateur et le Venezuela. Dans la plupart des pays d’Amérique latine, la règle c’est 48h par semaine, comme en Argentine, au Mexique, au Pérou, en Colombie. Le Brésil et le Honduras sont passés aux 44 heures.

La réforme va entrer en vigueur progressivement. Elle doit d’abord être ratifiée le 1er mai par le président Boric. Symbole évident, c’est la fête du travail. La mise en application va s’échelonner sur cinq ans : d’ici un an, 44h. Puis d’ici trois ans, 42h et dans cinq ans, 40h. Les entreprises pourront organiser le travail comme elles l’entendent, par exemple passer à la semaine de quatre jours. Il y aura aussi des dérogations dans certains secteurs comme les transports ou les mines. Le temps de travail autorisé y sera de 52h mais avec une obligation de récupération en jours. Et bien sûr, le tout devra se faire sans diminution de salaire