Journal RESO n° 224
Avril 2023
Mis en ligne le 19 avril 2023

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : International : BRICS ; Chili / p.3 à 6 : Place au débat : Macron au cœur du fiasco du libéralisme / p. 6 : Avez-vous remarqué ? : Entreprise SEGAULT, attention danger – Les bras m’en tombent : Quand le principe de précaution tourne à la farce / La SNCF n’existe plus / p. 7 : Actualité sociale : Appel pour Lure & MANIFESTATION SERVICES PUBLICS LE 13 MAI / p.8 : Coup de gueule : Des morts qui n’auraient pas dû avoir lieu

L’édito de Marinette Bache

Le Conseil constitutionnel vient de déclencher une fureur populaire dont personne ne sait aujourd’hui comment elle va s’exprimer ni quelle ampleur elle va prendre.

Il vient de valider cette loi inique en faisant fi du déni de démocratie dont elle a fait l’objet. Il est incompréhensible que la loi n’ait pas été jugée inconstitutionnelle ; de nombreux et réputés professeurs constitutionnalistes avaient relevé les différents arguments qui n’auraient pu manquer de sauter aux yeux des prétendus « sages » : depuis la manière dont se sont déroulés les débats, sans vrais « débats » justement, jusqu’au fait que cette loi ne pouvait être discutée de cette façon sous la forme d’une loi ordinaire. La procédure a été dévoyée, à l’image de l’abus du 49-3 à l’Assemblée et l’usage du 47-1 au Sénat alors qu’aucune « urgence » ne le justifiait.

Le Conseil constitutionnel vient de se conduire en « Conseil du roi ». Il ne s’est pas contenté d’interpréter le droit, comme tel est son rôle, il a pris une décision politique. Il a validé toutes les procédures anti-démocratiques -et présidentialistes de la 5ème République- bafouant la représentation parlementaire. Il a fait fi de la souveraineté populaire qui s’exprime dans la rue depuis plusieurs mois avec beaucoup de calme et de dignité malgré le mépris et la violence qu’on lui oppose.

Notons que ce que le Conseil constitutionnel a censuré, ce sont les mesurettes destinées à atténuer les conséquences sociales de la loi… et à « acheter » les pauvres consciences des députés LR, qui vont désormais se retrouver seuls face à leurs électeurs auxquels ils devront expliquer à quelles manœuvres ils ont participé. Loin de contrôler l’Exécutif, comme c’est de leur compétence, les membres du Conseil se sont conduits en fidèles exécutants d’une politique libérale de casse sociale. Pour le Peuple de France, ces faux sages ont rejoint le camp de leurs ennemis.

Le Conseil constitutionnel a également refusé de valider la 1ère mouture d’un référendum d’initiative populaire (une 2ème est déposée), qui aurait permis au peuple de s’exprimer dans le cadre d’un débat organisé, calme, clair, argumenté.

Ces décisions abiment encore un peu plus notre République, ses institutions et la démocratie. Elles élargissent le fossé creusé entre les Français et leur représentation institutionnelle. Ceci est d’une extrême gravité. La confiance que les Français avaient dans leur République et ses institutions -même lorsqu’ils en souhaitaient d’autres- est en train de se déliter. On savait que Macron et son gouvernement, en valets de la Finance, voulaient détruire le modèle social français issu de la Libération. On voit aujourd’hui que c’est à la République et à la démocratie qu’ils s’en prennent avec la complicité active des 9 supposés « sages ». (.../...)

Macron vient, pendant la nuit, de faire publier au Journal officiel, cette loi dont les Français dans leur écrasante majorité ne veulent pas. C’est d’une arrogance et d’un mépris insupportables. Et Borne et Véran qui parlent d’apaisement… Sur quelle planète ces gens vivent-ils ?

Face à ces décisions iniques, face à ce mépris et à cette arrogance présidentielle et gouvernementale, la colère monte. Ne s’en aperçoivent-ils pas… ou s’en moquent-ils ?

Que vont être les jours et semaines à venir. Résistance sociale renouvelle sa confiance à l’Intersyndicale qui a su préserver son unité et organiser les actions, manifestations, occupations, grèves, coupures, opérations escargot… dans le calme et la dignité qui sont l’apanage des travailleurs.

Résistance sociale souhaite qu’elle ait le courage de continuer ainsi. Mais si la violence devait s’exprimer, (hormis la violence aux personnes et aux biens publics), on saurait qui sont les coupables : ceux qui détruisent sciemment notre pays et son peuple, ceux qui les considèrent comme des imbéciles, ceux qui prétendent leur donner des leçons, ceux qui veulent leur imposer un style de vie étranger à toute leur Histoire, ceux qui n’ont pour maitre que le fric, ceux qui lui refusent l’exercice de la souveraineté nationale.

Aujourd’hui l’avenir est dans l’action, dans la mobilisation, dans la rue. Craignons ceux qui, comme le RN, donnent tout de suite rendez-vous en 2027. Craignons que si la colère populaire ne trouve pas un débouché positif, elle ne submerge la raison et ne mette au pouvoir l’extrême-droite qui conduira la même politique de destruction du tissu social comme le démontrent tous leurs votes au Parlement européen et comme commencent à le prouver leurs votes à l’Assemblée nationale. C’est à nous de le rappeler : ce sont les frères, pas si ennemis que ça, de ceux qui nous gouvernent actuellement. C’est d’ailleurs pour cela que Macron et ses sbires ne craignent pas la venue du RN au pouvoir : ils serviront les mêmes maitres.

Aujourd’hui -et sans attendre 100 jours !- le combat continue. En soutien de l’Intersyndicale unie, appuyons tous les appels à mobilisations, faisons connaitre toutes les actions des organisations syndicales sans perdre l’espoir en un référendum qui permettrait au peuple de s’organiser et de s’exprimer. Le 1er mai sera d’ampleur cette année.

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