Journal RESO n° 220
Décembre 2022
Mis en ligne le 11 décembre 2022

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : Actualité sociale : Turbines Arabelle - Retraites / p.3 à 6 : Place au débat : Financement des services publics et de la Sécurité sociale / p. 6 : Avez-vous remarqué ? : Accidents du travail / p. 7 : International : Iran – Politique économique des États-Unis / p.8 : Coup de gueule : Le gouvernement se moque des conséquences de ses décisions

L’édito de Marinette Bache

« Et maintenant les retraites ! » C’est l’objectif en vue pour Macron, Borne et leurs sbires. Plus de 3 Français sur 4 refusent cette réforme et pensent qu’elle ne sera d’aucun intérêt, d’aucun bénéfice pour eux comme pour les jeunes générations. On peut en effet se demander quel est le bon sens qui conduit à faire travailler les seniors jusqu’à 65 (ou 67) ans alors que les jeunes ne trouvent pas d’emploi. Au prétexte d’une mauvaise situation financière des régimes de retraites, essentiellement due à la présentation qu’il en fait, le gouvernement présente le recul de l’âge de la retraite comme la seule solution. Or d’autres solutions de financement existent que les organisations syndicales et, également certains partis politiques, présentent. Voila donc LE sujet sur lequel les Français doivent être consultés. On ne peut leur imposer cette nouvelle casse de leur système social : un référendum est un impératif.

La « sobriété énergétique », c’est le nouveau slogan impératif que nous imposent ceux qui voyagent en jet, qui organisent la coupe du monde de football au Qatar, qui livrent la SNCF à la concurrence au mépris de la desserte de l’ensemble de notre territoire et pour le plus grand profit du trafic routier international… Pensent-ils vraiment que les Français chauffent leur domicile toutes portes ouvertes pour le plaisir de dépenser les euros qu’ils n’ont pas ? Qu’ils se servent de leur voiture alors que de nombreux moyens alternatifs leur tendent les bras, particulièrement en zones rurales ? Le pire, c’est qu’ils sont peut-être assez à côté de la plaque pour cela : quand le gouvernement compte 19 millionnaires on peut croire qu’ils ne savent pas grand’ chose des difficultés de vivre du peuple ! Ils mettent l’augmentation du prix de l’énergie sur la guerre en Ukraine (à laquelle ils prennent, par ailleurs, grand soin de ne pas chercher d’issue), achètent du gaz de schiste aux États-Unis après avoir stoppé notre énergie nucléaire qui assurait notre indépendance à un prix raisonnable. Aujourd’hui la production électrique des centrales nucléaires est historiquement faible : 23 des 56 réacteurs sont toujours stoppés, ceci est dû à l’arrêt de leur entretien et la reprise ne peut se faire que lentement. Voici le résultat de l’incurie dogmatique soi-disant écologique conjuguée au libéralisme qui a conduit aux privatisations d’EdF et de l’énergie en général !

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dans des éditos précédents, ils ne sont pas seulement riches, ils sont corrompus. Les liens avec le géant du conseil américain, Mc Kinsey, sont maintenant patents. La nouveauté c’est qu’ils pourraient être plus étendus qu’on le croyait. Le Parquet national financier (PNF) a joint à son enquête sur Mc Kinsey pour « blanchiment de fraude fiscale » des faits de « financement illégal de campagne » et « favoritisme ». Il s’agit des deux campagnes présidentielles de 2017 et de 2022 d’Emmanuel Macron. Les faits sont ainsi qualifiés : « tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ».

Rappelons que le rapport d’enquête du Sénat a mis à jour l’ampleur des contrats accordés à McKinsey auprès de l’administration Macron depuis 2018. Consulté pour un oui ou pour un non, souvent en doublons d’études effectuées par l’administration elle-même, (comme avec ce rapport sur « l’avenir du métier d’enseignant », facturé un demi-million d‘euros), McKinsey a vu ses honoraires gonfler sous le mandat Macron, jusqu’à atteindre le montant record du milliard d‘euros en 2021 (dixit l’enquête de Marianne). A côté, il s’agit presque d’une paille que les 28 millions d’euros dépensés en cabinets de conseil pendant la 1ère période du Covid-19 ! Ce gouvernement fait honte à la France.

Pendant ce temps, selon « Les échos » peu suspects d’être de gauche, les dividendes versés par les entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires ont atteint un montant record de 57, 5 milliards en 2021, en hausse de 32% par rapport à l’année précédente. La rémunération moyenne d’un patron du CAC a progressé de 52% pour atteindre une moyenne de 6,6 millions d’euros. Ces mêmes entreprises n’ont dépensé que 65000 euros par an par salarié, cadres supérieurs compris. La France est en tête mondiale pour la rémunération des actionnaires tandis que les salaires stagnent toujours au nom de la bonne gestion de l’économie. « Bonne gestion » ? On peut cependant en douter quand la part de notre industrie -donc de notre souveraineté économique- baisse dans le PIB ou que notre commerce extérieur se casse la figure.

Nous entrons dans les fêtes de fin d’année. Qu’elles vous soient chaleureuses. L’année prochaine sera difficile ! Et la lutte nécessaire.

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