Emplois de conducteurs : quand la SNCF reconnait implicitement ses erreurs
Par Emilie VERGNES - Journal RESO n° 219 - Novembre 2022
Mis en ligne le 19 novembre 2022

Vous vous en souvenez peut-être : en 2017, la SNCF avait décidé de supprimer 2000 emplois pour faire des économies. Résultat : cinq ans après, elle constate qu’il lui manque 2000 emplois pour faire rouler tous ses trains !

Conséquence : trains supprimés (près de 100 dans le Nord), retards pour les trains qui circulent, pannes de plus en plus fréquentes.

Et c n’est pas la mise en concurrence prochaine notamment sur les TER régionaux qui risque d’arranger les choses : bien au contraire. En effet chacun sait qu’en cas de suppressions d’emplois – qui risquent de se produire si la SNCF perd des dessertes- ce sont les derniers arrivés qui sont généralement les premiers sur la charrette.

Il y a quelques années, la SNCF - autrement dit le service public ferroviaire -était parmi les entreprises les plus aimées des Français. Aujourd’hui faute d’investissements suffisants au cours des dernières décennies le mécontentement des usagers est de plus en plus perceptible. Tarifs toujours plus élevés, guichets de gares et parfois gares elles-mêmes supprimés, pannes régulières sur certaines lignes voilà le tableau.

Pourtant à l’heure où on cherche à réduire les CO2 le train constitue un bon moyen de voyager ou de transporter des marchandises. Sans remettre en cause le TGV il serait temps de revoir la politique ferroviaire et de remettre en circulation les petites dessertes utiles à l’aménagement du territoire. Mais encore faut-il pour cela trouver des conducteurs ce qui passe par de meilleurs salaires, de vraies perspectives de carrière, une formation améliorée.