Il faut mettre en place un grand service public de la dépendance
Par Marianne JOURNIAC, syndicaliste de la santé
Mis en ligne le 17 septembre 2022

A Orpea, à Korian, c’est la maltraitance institutionnalisée vis-à-vis des résidents comme des salariés.

La soif du profit de ces 2 groupes a créé des monstres. Ce sont de véritables machines à faire du fric… Entre 2015 et 2016 le groupe Orpea a vu son bénéfice augmenter de près de 70% pour atteindre 260 millions d’euros. Le groupe Korian a augmenté ses bénéfices de plus de 400% ces dernières années. Les chambres des résidents oscillent entre 3500 et 4000 euros alors que le cout médian dans le secteur public est de 2150 euros. Ces groupes ont une pratique obsessionnelle de la rentabilité aux dépens de nos personnes âgées. Les familles des résidents comme les salariés subissent une pression sans précédent.

Aujourd’hui enfin, les familles osent déposer plainte pour maltraitance de leurs ainés, (manque de soins, déficience alimentaire, isolement, manque de personnels formés et en nombre suffisant …) Les personnels de ces maisons de retraite sont eux au bord de l’épuisement et sont rémunérés pour nombre d’entre eux moins que le SMIC…

Nouveauté : ces 2 groupes Korian et Orpea répondent par des attaques en justice contre tous ceux qui osent dire la vérité.

A l’appel de la CGT santé de Paris, s’est tenue, devant le TGI de Paris un rassemblement de soutien à un agent qui est assigée par Korian pour injure à cause d’un tee-shirt qu’elle portait dans un rassemblement devant son lieu de travail le 8 mars 2022 journée internationale des droits des femmes. Pour Korian et Orpea, un seul mot d’ordre : menacer, intimider tant les résidents et leurs familles que les personnels.

Il est temps de combattre cette marchandisation des groupes d’EHPAD privés lucratifs. La recherche du profit n’est pas compatible ni avec une prise en charge de qualité ni avec de meilleures conditions de travail des salariés. Il faut mettre en place un grand service public de la dépendance.