Pérou
journal Réso n° 204 – JUIN 2021
Mis en ligne le 2 juillet 2021

En Amérique latine, Trump ou Biden, la différence est moindre dans l’attitude des Etats-Unis. En France, Le Monde se fait le porte-parole de tous les réactionnaires libéraux. Dans le cadre des élections au Pérou et au Mexique, RESO donne la parole à de vrais connaisseurs de la situation sudaméricaine.

Au Pérou, selon « La Vie » : Pedro Castillo « possède pour emblème un crayon géant et se déplace souvent à cheval, la tête couverte d’un grand chapeau de paille. Instituteur de campagne depuis vingt-cinq ans, Pedro Castillo, 51 ans, était un quasi-inconnu il y a un an dans son pays. En 2017, le syndicaliste s’est fait remarquer pour sa verve vindicative lors d’une grève en faveur de hausses de salaires. Proposé à l’élection présidentielle par le parti Pérou libre (gauche), ce bûcheur parti de zéro est apparu comme le candidat des pauvres. Fils de paysans illettrés, marié à une institutrice, il vient de Puña, un village à 2 500 m au nord du Pérou, dans la région de Cajamarca, où dominent les cultures de maïs et de pomme de terre. (…) Il entend faire réécrire la Constitution, d’inspiration néolibérale, et mettre l’accent sur l’éducation, l’agriculture et la santé, dans un pays où 190 000 personnes auraient succombé au covid, faisant du Pérou le pays avec le plus fort taux de victimes par million d’habitants au monde.

Selon notre ami Thierry Deronne : « oui Castillo est bien élu, et la mobilisation populaire est intense, même si l’entité électorale renâcle un peu à émettre le dernier bulletin "officiel", la droite oscille entre un coup d’Etat militaire et la raison/realpolitik mais les accusations de "fraude" ne sont pas trop prises au sérieux même par l’establishment. En ce sens les reconnaissances par quelques présidents de pays voisins (Bolivie, Argentine) ont été utiles. »