VEOLIA SUEZ : pour une gestion publique de l’eau
Par Yves LAOT - Journal RESO n° 196 - Octobre 2020
Mis en ligne le 3 novembre 2020

Depuis plusieurs mois, Véolia, entreprise multinationale spécialisée notamment dans la gestion de l’eau, tente de s’emparer d’une autre entreprise multinationale, Suez, qui a également un secteur important dans ce domaine et dans laquelle l’Etat détient une participation à travers Engie. Au début du mois, un nouveau pas semblait avoir été franchi puisque le conseil d’administration d’Engie, l’actionnaire principal de Suez, a décidé d’apporter ses droits de vote à Véolia et ce malgré l’opposition affichée du gouvernement qui a voté contre par l’intermédiaire de ses trois représentants. Saisi en référé, le tribunal de commerce a cependant gelé les choses faute d’information suffisante du comité d’entreprise.

Si la fusion se réalisait ce serait un gros coup dur pour Suez qui serait vraisemblablement contrainte par la Commission européenne de céder une partie de ses activités, sans compter que, qui dit fusion dit suppressions d’emplois, notamment dans les services administratifs.

N’en déplaise au PDG de Nestlé, l’eau est un bien commun de l’humanité. Dès lors, il n’y a qu’un moyen pour que sa gestion ne soit pas soumise à l’appétit d’actionnaires privés : un monopole public englobant l’ensemble des infrastructures que ce soit pour la distribution ou la gestion et le traitement des eaux usées, monopole qui peut être exercé dans les territoires par des régies, des SPL ou des EPIC. A noter que de plus en plus de communes ont compris l’intérêt de la gestion publique de l’eau comme c‘est le cas à Paris. Cela permet de réaliser une gestion de qualité à moindre coût tant pour la collectivité que pour les usagers.