Journal Resistance Sociale n° 195
Septembre 2020
Mis en ligne le 3 octobre 2020

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p. 2 à 6 : Place au débat (p.2 et 3 : « Ce sont nous les jeunes qui devons une dette éternelle à nos aïeux » - p.4 à 6 : « La rentrée sociale : les jours d’après seront-ils pires que les jours d’avant ? » / p. 7 : Actualité sociale / p.8 : Coup de gueule

L’édito de Marinette Bache

Une rentrée chaude en perspective disais-je dans le précédent édito. Force est de constater que la crise sanitaire bloque toujours les énergies. Les manifestations organisées le 17 septembre notamment par la CGT et Solidaires n’ont pas attiré autant de monde que la situation sociale aurait pu le laisser penser. Pourtant les plans sociaux commencent ici ou là à être annoncés parfois par des entreprises qui ont touché de confortables subsides de l’Etat comme c’est le cas pour Bridgestone. Le gouvernement montre les muscles mais concrètement que fait-il ? Pas grand-chose. Il refuse toujours de prendre les mesures nécessaires comme une nationalisation.

Comme pour la situation sanitaire d’ailleurs. Certes, des décisions sont annoncées mais sans la moindre concertation avec les élus locaux comme à Marseille. Alors que des premières restrictions avaient été mises en place dans le cadre d’une gestion concertée associant préfecture et mairie le gouvernement décide seul la fermeture des bars et restaurants fragilisant encore un peu plus ce secteur et tout ce qui le fait vivre. C’est toute la vie sociale qui est atteinte et ce ne sont pas les aides promises qui devraient permettre d’éviter de nouvelles faillites, sans compter que les salariés placés malgré eux en chômage partiel avec des salaires souvent bas ont de plus en plus de mal à survivre.

En revanche quid des mesures pourtant indispensables pour renforcer le système hospitalier non seulement à Marseille mais aussi à Paris et dans les métropoles où le virus circule activement ? Non seulement le nombre de lits de réanimation n’a pas augmenté mais les menaces de suppressions sont toujours d’actualité. Le conseil de l’ordre tire la sonnette d’alarme dans un sens et le principal syndicat de médecins généralistes dans l’autre… Rien n’est moins rassurant.

Cela alors que dans quelques jours se tiendront à Saint-Etienne des assises pour célébrer les 75 ans de la Sécurité Sociale à l’initiative de la Convergence de Défense des Services Publics.

Mais la vie continue malgré le Covid. (...)

Alors que se tient le procès des attentats de janvier 2015, une nouvelle attaque par un intégriste pakistanais vient d’avoir lieu près des anciens locaux de Charlie Hebdo. Charlie Hebdo dont il faut saluer le courage de la rédaction qui n’a pas hésité à republier les caricatures de Mahomet, s’attirant les foudres des habituels intégristes mais aussi, on peut le regretter, de leaders politiques autrefois connus comme républicains. La République dont on a commémoré l’anniversaire le 20 septembre à Paris. Je parle bien sûr de la première, celle installée en 1792 au lendemain de la victoire de Valmy, non de celle de Thiers installée par défaut en 1875 et célébrée par Macron. Peut-être celui-ci cherchait-il à faire oublier son impuissance sur le plan international.

Malgré ses péroraisons au Liban ce petit pays n’a toujours pas de gouvernement. Quant à son plan de relance européen avec Merkel il a du plomb dans l’aile, Hongrie et Pologne le récusant faute d’obtenir en contrepartie l’aval des autres pays à leurs restrictions de l’état de droit. Etat de droit dont on peut se demander s’il sera préservé aux USA alors que Trump agite la menace de ne pas reconnaître le résultat de l’élection présidentielle du 3 novembre s’il lui était défavorable. Trump qui vient de nommer une juge ultra-conservatrice pour remplacer la doyenne de la Cour Suprême. Espérons qu’il y aura assez de sénateurs américains pour refuser cette nomination qui pourrait avoir des conséquences importantes sur l’avortement et l’ensemble des droits sociaux aux Etats-Unis.

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