On pique le patrimoine des Français
"Coup de gueule" de Claude NICOLET publié dans le N° 188 du journal Résistance Sociale (janvier 2020)
Mis en ligne le 23 janvier 2020

APL, retraites, santé publique, assurance chômage... et maintenant livret A. C’est toute une construction sociale, donc toute une partie de la République sociale et de son identité qui est violemment attaquée. Toute une partie du patrimoine politique, économique, social et culturel notamment des milieux populaires qui est mis en miettes.

C’est aussi la poursuite d’un vaste mouvement de réorientation et de captation de l’épargne en direction d’un système financier global. Avec les Japonais, les Français font partie de ceux qui épargnent le plus au monde. L’épargne des Français est très importante, tout comme le montant des cotisations pour les retraites qui échappent à la finance puisque directement reversées aux pensionnés.

Au moment même où disparaît la parole des Français et des Gilets jaunes dans les archives départementales, comme a disparu leur vote du 29 mai 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, on fait disparaître tout l’édifice qui nous permettait de nous reconnaître dans une même nation. Incontestablement, certains n’en veulent plus. Estimant que tout cela n’a que trop duré, mettant trop d’entraves encore à la liberté de circulation des capitaux et à la capacité de chacun de faire fructifier son argent. Plus rien ne doit empêcher la France de prendre la tête du paradis européen néo libéral à l’heure du Brexit et du règne finissant et difficile d’Angela Merkel en Allemagne.

Nos systèmes sociaux sont en concurrence, il nous faut donc "nous aligner" et faire disparaître ces "charges" des Comptes publics.

La rémunération de l’épargne fixée par l’État est également une contrainte pour nos banques qui aiment tant nous faire payer de frais bancaires. Alors on nous invente des histoires, comme les 3% de Maastricht pour le déficit public. Aujourd’hui ce sont les 14% pour le montant des pensions. Ce sont des contes (et des comptes), des fables. La réalité est différente. On pique le patrimoine des Français et on détruit ce qu’ils ont construit.