Journal RESO n° 188
Janvier 2020
Mis en ligne le 22 janvier 2020

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 et 3 : Solidarité internationale / p.4 à 6 : Place au débat : Retraites à points, faux compromis, vraie régression / p.7 : Actualité sociale / p.8 : Coup de gueule

L’édito de Marinette Bache

Contre la réforme des retraites, la lutte continue même si les salariés des transports ont majoritairement décidé de suspendre leur grève, ne pouvant rester indéfiniment sans salaire. Heureusement, les caisses de solidarité viennent atténuer un peu les sacrifices consentis qui ne seront pas vains même si la loi venait à être adoptée.

N’oublions pas le CPE. Bien que voté, la droite avait dû le retirer, vaincue par une opposition persistante. La réforme Macron continue d’être majoritairement rejetée par les Français, qui ont bien compris qu’elle signifiait une baisse continue du niveau des pensions, alors que jamais les plus riches ne se sont autant enrichis. Les dividendes des actionnaires ne cessent d’augmenter tandis que salaires et pensions stagnent. Le livret A, auquel les Français sont attachés, rapporte de moins en moins, alors qu’EDF va encore augmenter ses tarifs –pour mieux rétribuer les producteurs privés-, rendant toujours plus difficile la vie des gens modestes. Macron continue sa destruction du modèle social français avec l’idée de le remplacer par le modèle américain. Modèle que même les Américains sont de plus en plus nombreux à rejeter.

Derrière la réforme des retraites, c’est tout l’édifice construit par le Conseil National de la Résistance qui est menacé d’effondrement à commencer par la Sécurité sociale. Rejeter cette réforme c’est donc aussi se battre contre un système capitaliste qui appauvrit l’éducation, la justice, la santé, la solidarité entre les individus et entre les générations et favorise ghettos et communautarismes. Que ce soit au nom de l’Europe ou des multinationales fêtées en grande pompe à Versailles par Macron, le modèle que celui-ci voudrait nous imposer est contraire à ce que souhaite le plus grand nombre.

Une minorité peut certes gouverner pendant un certain temps, au besoin en faisant usage de la force, mais elle finit par plier faute de soutien populaire. Avocats, profs, médecins (plus de 1000 d’entre eux n’ont pas hésité à démissionner de leurs fonctions administratives) constituent un front du refus tandis que la contestation des Gilets Jaunes se poursuit. Il suffirait peut-être d’une étincelle pour que ces oppositions diverses se coalisent, rendant vaine la trahison de certaines directions syndicales toujours prêtes aux pires compromissions avec le pouvoir dès lors que çà facilite le reclassement des dirigeants.

Mais la contestation sociale a besoin d’un débouché politique. Or, aujourd’hui celui-ci n’existe pas. Certes, il est vraisemblable que la majorité présidentielle subira une défaite lors des prochaines municipales, défaite qu’elle tente déjà de masquer avec la circulaire Castaner. Mais cela ne fera pas bouger d’un iota Macron, qui n’est là que pour appliquer le programme de ceux qui ont permis son élection et se moque de la France. (...)

Même si la gauche unanime combat la réforme des retraites on voit sa difficulté à proposer une alternative commune.

Si on ne veut pas voir Marine Le Pen gagner le second tour de la présidentielle en 2022, il faut pourtant construire cette alternative. Deux ans c’est à la fois court et long. Résistance Sociale est disponible pour réfléchir avec d’autres au contenu d’un projet. Peu importe celui ou celle qui accepterait de le porter devant les électeurs et les électrices.

En attendant la mobilisation pour imposer un référendum sur la privatisation d’ADP continue. Même si le seuil de 4 millions de signataires semble difficilement atteignable, le fait que déjà plus d’un million de citoyens ont signé est une première victoire.

La France n’est pas seule au monde. D’autres contestations sociales ont lieu avec parfois leurs cortèges de morts comme en Iran. Liban, Chili, Algérie nous le montrent chaque jour.

Quant aux États-Unis, si la destitution de Trump n’aboutira pas, sauf retournement spectaculaire des Républicains, majoritaires au Sénat, il serait hasardeux aujourd’hui de dire quel sera son successeur au sortir des urnes en novembre de cette année. Côté démocrate, la bataille fait rage entre les divers prétendants. Sanders n’est pas trop mal placé mais c’est Biden, libéral bon teint, qui fait la course en tête.

Bref un monde qui bouge…

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