L’édito d’octobre 2019
Mis en ligne le 5 novembre 2019

Le mois d’octobre c’est le début de la discussion au Parlement des projets de budget et de financement de la sécurité sociale. On le sait, le Parlement est con-traint puisque ces textes sont d’abord soumis à la Commission européenne. Il n’empêche. Dans la lignée des projets précédents, Macron et son gouvernement continuent de détruire tout ce qui a fait le socle du modèle social français. Peu leur importe qu’ainsi la France dégringole dans le classement des systèmes de santé et d’éducation. Leur leitmotiv ? Copier le modèle américain et ses inégalités criantes au bénéfice de quelques-uns. Le Président des riches, l’ami des patrons du CAC 40, ne sera satisfait qu’une fois toutes les conquêtes du Conseil National de la Résistance éradiquées comme le souhaitait publiquement Denis Kessler il y a quelques années. Macron a été le candidat de la Finance pour cela. Il a beau mettre en scène son soi-disant combat contre le RN son projet n’est en réalité pas si différent du sien.

Plutôt que des spécialistes du maintien de l’ordre, ce sont des policiers désorganisés et assaillis d’ordres contradictoires que le gouvernement a intentionnellement envoyés sur les manifestations. Il a couvert tous les dérapages violents : tirs aux LBD dans le visage, gazages et mutilations diverses aussi bien envers les Gilets jaunes que les syndicalistes, les soignants ou les pompiers et ceci sans qu’au bout d’un an un seul policier –ni, surtout, les donneurs d’ordre- n’aient dû répondre de ces actes. Mais la justice est lourde avec les petits, les « sans rien ». Des mois de prison pour le vol d’un paquet de riz, 500 € d’amende pour avoir décroché le portrait du président dans une mairie. Pendant ce temps Bénalla continue ses petites affaires, Sarkozy n’a toujours pas été jugé, Balladur est enfin convoqué devant la Cour de justice de la République pour de présumées fraudes de la campagne présidentielle de 95… Et on apprend que les décisions de suppressions de postes de magistrats dans le cadre de la réforme des tribunaux pourraient dépendre des résultats des candidats LREM aux municipales… Non décidément cette France qui se dessine n’est pas la mienne… ni celle de nos compatriotes si on en croit les sondages !

Pourtant, alors qu’on va bientôt fêter l’anniversaire du début du mouvement des Gilets jaunes, on ne voit pas des millions de Français dans les rues comme à Santiago ou à Hong-Kong ou plus près de nous à Bar-celone ou à Alger. Alors que le gouvernement prépare une nouvelle réforme des retraites touchant cette fois salariés et fonctionnaires, rien ne dit qu’on retrouvera des manifestations de même ampleur qu’en 1995. Pourtant le gouvernement hésite. Il a peur de l’étincelle qui pourrait déclencher le soulèvement populaire. D’autant que les syndicats préparent en-semble la journée d’action du 5 décembre et qu’à l’approche des élections municipales les organisations de gauche recommencent à se parler.

Pendant ce temps-là, les Kurdes, lâchement abandonnés par leurs alliés américains, sont à nouveau menacés d’extermination par les troupes de l’islamiste Erdogan avec ce qu’il faut bien appeler la passivité des Occidentaux. Ceux-ci devraient pourtant être reconnaissants envers ces combattants et ces combattantes qui ont infligé de sérieux coups aux Islamistes. On aurait tort à cet égard de croire que le combat est gagné. C’est aussi en France même, dans nos cités de banlieue, qu’il se joue. Les Français l’ont bien compris qui affichent leur crainte de voir la laïcité menacée. Au nom d’une méprisante compassion certains se réclamant de la gauche s’en sont pris à Henri Pena-Ruiz coupable selon eux d’une attitude anti-musulmane parce qu’il avait osé dénoncer le combat politique que mène la fraction salafiste aussi agissante que minoritaire. Pour ma part je soutiens sans réserve son combat comme celui de toutes les femmes qui, en Iran comme en France, luttent avec courage contre le port du voile.