L’Edito de septembre 2019
Mis en ligne le 1er octobre 2019

Nous terminons un été chaud dans tous les sens du terme.

Le gouvernement a poursuivi son travail de sape de notre société. L’annonce de la privatisation de La Française des jeux serait presque passée inaperçue si on ne s’interrogeait pas sur un nouveau manque à gagner pour l’État ; et quid du loto du Patrimoine ? Macron et sa bande de malfrats –comment les nommer autrement ? On en perd tout respect des institutions !- poursuivent les suppressions de guichets dans les gares et des emplois y afférant, nous achèterons nos billets dans les débits de tabac ; ils suppriment aussi les Centres du Trésor Public, va-t-on prochainement payer nos impôts au tabac ?

En réponse, les mouvements citoyens n’ont pas cessé. Les comités de défense des services publics (maternités, bureaux de poste, guichets SNCF, écoles, hôpitaux…) n’ont pas suspendu leurs actions pendant les mois d’été. Large-ment appuyés par les populations locales, ils restent la preuve de l’attachement de notre peuple aux services publics facteurs d’aménagement du territoire et porteurs d’égalité.

L’été a vu également s’amplifier les grèves dans les services d’urgence des hôpitaux. Le plan présenté par la ministre Agnès Buzin n’a fait que mettre de l’huile sur le feu tant il était évident que, non seulement, il ne règlerait rien mais, qu’en plus, son financement dégraderait encore la situation des autres secteurs de l’hospitalisation.

Nous avons aussi eu droit à la réception par l’Assemblée nationale d’une jeune suédoise élevée par les médias au rang d’icône. La question climatique est grave. Et si l’Europe la subit, ce sont les pays du Tiers-monde, l’Afrique en tête, qui vont en pâtir le plus. Raison pour en traiter sérieusement. On ne sauvera pas la planète sans ses habitants.

C’est donc d’abord eux et leur vie quotidienne qu’il faut comprendre et prendre en compte. Il est scandaleux de demander à l’ouvrier creusois de se séparer de sa voiture diesel qui lui permet d’aller travailler, de faire ses courses, de conduire les enfants à l’école ou sa femme à la maternité… alors que son salaire stagne, qu’il n’y a plus d’usine qu’au chef-lieu, que l’épicerie du village a disparu depuis des années, que l’école et l’hôpital ont été fermés.

Voulant frapper les esprits et sous prétexte de lutter contre les gaz à effet de serre, ceux qui manipulent Greta Thunberg l’ont emmenée à l’ONU en voilier skippé par le fils de Caroline de Monaco. Cinq membres d’équipage ont pris l’avion pour se rendre à New-York ramener le bateau. De qui se moque-t-on ? Faire de cette gamine n’ayant, c’est elle qui le dit, aucun avis sur le CETA, une idole de la sauvegarde du climat ne fait guère avancer la cause… mais rapporte à ses sponsors. Aussi longtemps que la question sera traitée à coup de « marche pour le climat », aussi longtemps qu’elle sera accaparée –avec la complicité facile de nombre de politiques avides d’être dans le coup et tremblants de se faire montrer du doigt- par Léonardo Di Caprio, le prince Harry d’Angleterre, la famille de Monaco, Elton John et consorts, les COP 20, 21, 22, 23… pourront bien s’aligner, les grands de ce monde continueront, entre deux voyages en jet, de tancer sévèrement les petits... Et la terre de se réchauffer.

Cessons de tromper les généreux engagements de la jeunesse. Sortons de la dramatisation, de l’émotion facile et des prophéties apocalyptiques et faisons appel à la raison, à la science mais aussi à l’action politique et sociale pour expliquer quels sont les moyens pour surmonter les problèmes. C’est bien plus difficile et moins médiatique certes. Ce serait aussi plus digne de la gauche.

Sinon, un jour les Gilets jaunes cesseront de dire : « vous pouvez être riches, célèbres, vous donner en spectacle… mais ne venez pas nous dire comment nous devons vivre », ils se fâcheront pour de bon.