Journal REsistance SOciale n° 172
Juillet/août 2018
Mis en ligne le 10 juillet 2018

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : Solidarité internationale / p.3 à 6 : Place au débat : réforme des retraites / p. 7 : Actualité sociale / p.8 : Coup de gueule

L’édito de Marinette Bache

En ce début de congés d’été, je vais encore m’attarder à souligner combien Macron reste le président des riches. Avec une arrogance peu commune, il s’arroge le droit de donner des leçons à ceux qu’il considère comme « petits ». Il moque publiquement les gouvernants de pays africains, s’exposant d’ailleurs à la réponse digne du président ghanéen. Mais il s’écrase devant Vladimir Poutine qui ne dissimule pas le peu de considération qu’il lui porte.

En politique intérieure, il poursuit, dans son mépris affiché pour les défavorisés et évoque, concernant les aides sociales, qu’elles coûtent « un pognon de dingue », oubliant les cadeaux divers faits aux riches. Pourtant suppression de l’ISF, suppression de l’exit tax, réforme fiscale, exonération de l’augmentation de la CSG … tout cela a bien bénéficié aux « 1ers de cordée » !

Nos riches l’avaient sans doute mérité, même s’ils viennent aussi de se partager les 45 milliards d’euros de dividendes des entreprises du CAC40. Alors les aides sociales aux familles en difficultés, aux mères chefs de famille, aux allocataires de l’APL,… vous comprenez que ça ne rapporte pas grand’chose. Peut-être même qu’en poursuivant le changement de société, on pourrait, comme aux Etats-Unis, confier tout ça à des associations de bienfaisance, religieuses même, pourquoi pas ?!

C’est bien de cela qu’il s’agit : du changement de notre modèle social issu du CNR et qui a tenu jusqu’alors malgré les attaques qu’il subit depuis une trentaine d’années et la régression progressive vers le modèle américain. En attendant c’est la réforme des retraites qui est engagée : elle est détaillée dans le « Place au débat » de ce bulletin. Quant au plan « pauvreté » qui devait être présenté ces jours-ci, il est renvoyé à l’automne : les pauvres peuvent bien attendre encore un peu. La grève des cheminots s’essouffle. Saluons les employés de la SNCF qui l’ont menée, en grande partie, dans l’unité syndicale, et avec beaucoup de courage et d’abnégation. Ils avaient conscience qu’ils étaient les défenseurs d’une conception solidaire de la société. Prenons garde à ce que la voie ne soit pas ouverte maintenant pour la remise en cause du statut de la Fonction publique.

Macron et son gouvernement sont allés jusqu’au bout, faisant voter, par une assemblée nationale aux ordres, la 1ère marche de la privatisation de la SNCF. Les conséquences se font déjà sentir : de petites lignes ferment, des TER et des Intercités sont supprimés pour cause de non rentabilité. Peu importe l’aménagement du territoire ; peu importe que des lycéens et des salariés soient contraints de se rabattre sur les transports routiers… fort peu écologiques. Hulot où es-tu ? (...)

Côté bradage des entreprises publiques, il y a devant nous la privatisation de nos barrages. 150 grands barrages, dans un 1er temps, vont être vendus, l’équivalent de 3 réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Les autres suivront. Bref, sous le prétexte de s’incliner devant l’injonction européenne, la France de Macron abandonne au privé son indépendance énergétique.

De plus, il faut rappeler l’importance de l’hydroélectricité : elle représente 70% de notre capacité en énergie renouvelable. Certes, c’est une belle manne pour les futurs actionnaires !

L’horizon proche n’est pas réjouissant ! Macron continue son entreprise de démolition. Les mobilisations, nombreuses mais éclatées, ne le font pas reculer. Pourtant le rejet de cette politique du chacun pour soi et de l’exclusion, sourt de partout.

Il faudra bien que les forces de gauche, dans leurs diversités politiques, syndicales et associatives, prennent le temps d’analyser, ensemble, cette situation et de rechercher des solutions.

RESO y participera par l’organisation, à Paris, d’un Café social le mercredi 17 octobre de 19h à 21h et de ses 13èmes Vendémiaires la journée du samedi 1er décembre. Dès maintenant réservez ces dates. Dans l’attente : Bel été à tous !

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