Journal Résistance Sociale n° 161
Juillet / Août 2017
Mis en ligne le 7 juillet 2017

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 : Les bras m’en tombent/ Billet d’humeur/ p.3 à 7 : Actualité sociale : Introduction au programme Macron/Regard sur les inégalités salariales en France / p.8 : Coup de Gueule : le nouveau Bonaparte

L’édito de Marinette Bache

Voici 2 mois donc que nous vivons sous la présidence d’Emmanuel Macron. Il ne lui a pas fallu longtemps pour faire montre de sa conception de la « gouvernance », bien éloigné de tout souci démocratique. Désignations au bureau de l’Assemblée nationale allant jusqu’à la mascarade de l’élection d’un représentant de l’opposition de droite, en fait « macron-compatible » et convocation du Congrès pour son intronisation à Versailles sont les premières manifestations de la manière dont Macron a l’intention de profiter de la majorité que le système présidentiel de la 5ème république, renforcé par ce qu’il est convenu d’appeler « l’inversion du calendrier », lui a offert. Bien naïfs d’ailleurs étaient ceux qui croyaient qu’il pouvait en être autrement !

Plus grave peut-être : le mépris affiché pour les pauvres, -en fait pour tous ceux dont l’objectif dans la vie n’est pas de devenir milliardaire comme le conseillait l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande- pour ceux qui ne sont « rien ». Décomplexés le président et sa garde rapprochée qui marche dans ses pas ! Sarkozy et sa Rolex peuvent s’aligner : Entre le « kwassa-kwassa qui amène du Comorien », les « illettrées » de Gad, les chômeurs qui n’ont qu’à travailler pour « s’acheter un costard » et mainte-nant, les gens qui ne sont « rien », le président a franchi plusieurs fois la limite de l’indécence. Manifestement soit sans s’en rendre compte, soit avec une impudeur à vomir. Ou peut-être les 2. Nous sommes au cœur du mépris de classe que la droite elle-même n’osait plus manifester.

Au-delà de la manière, le fond : la marche arrière va prochainement être enclenchée. Une politique, d’un réactionnaire inimaginable il y a peu de temps, va se mettre en place à travers les pleins pouvoirs que la loi d’habilitation des ordonnances donnera au gouvernement Macron-Philippe. La pseudo-concertation organisée sur la réforme du code du travail ferait rire si ce n’était aussi grave. Quand Muriel Pénicaud, ministre du travail, ne conçoit le code du travail que comme « fait que pour embêter 95 % des entreprises », on ne peut que s’inquiéter fortement de l’avenir de celui-ci. Et Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, entre autres interventions auprès de la presse, il demande à celle-ci de "ne pas chercher à affaiblir" la ministre du Travail…

Tant que la gauche politique, dont l’éclatement n’est sans doute pas terminé et dont la recomposition sera probablement longue, ne sera pas à même d’offrir une perspective d’alternative crédible, l’organisation de la résistance reposera essentiellement sur le mouvement social. On espère que notre peuple, très éprouvé, trouvera en lui et en ses organisations syndicales et associatives la force de combattre ce libéralisme débridé.

A Résistance sociale, fidèle à notre vocation d’origine, nous travaillerons à toutes les convergences qui pourront l’y aider.