Journal REsistance SOciale n° 149
Juin 2016
Mis en ligne le 27 juin 2016

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 : Solidarité internationale / p.3 à 7 : Place au débat : Austérité et anti-syndicalisme tuent la démocratie (par Jean-Claude CHAILLEY) / p.8 : Coup de gueule : Des médias aux ordres (par Aure BERRI)

L’édito de Marinette Bache :

Comment écrire un édito aujourd’hui sans le consacrer au mouvement social d’ampleur qui refuse le projet de loi « travail » ?

Tous les sondages le confirment sans ambigüité, mais au-delà, l’ambiance dans l’opinion publique le confirme : les Français sont aux 2/3 opposés à ce projet de loi. Mieux, la population soutient franchement les grévistes –même quand elle souffre des conséquences de leurs actions. Et cela est nouveau ! Les Français souhaiteraient, certes, que les grèves s’arrêtent mais que ce soit après une victoire des grévistes ! Et ils l’expriment.

Manuel Valls, François Hollande et consorts ont bien saisi cette problématique : ils veulent faire passer leur projet de loi rétrograde et ils savent qu’ils sont minoritaires tant dans le pays qu’à l’Assemblée nationale. Il leur faut donc essayer de discréditer un mouvement qui bénéficie de la sympathie populaire.

Pour cela Valls s’en prend, d’une manière ignoble et indigne pour le Premier Ministre d’un président élu à gauche, à la plus importante organisation syndicale : la CGT. La voilà parée de tous les défauts… mais en même temps chargée d’assurer l’ordre et la sécurité aux abords de la manifestation et non pas seule-ment en son sein !

Bien sûr, Valls sait que ceci relève de la compé-tence des pouvoirs publics. Cela ne l’a pas empêché de tenir ces propos inqualifiables, « oubliant » les 7 autres organisations engagées dans le combat contre la loi Travail.

Résistance sociale a déjà condamné tous les casseurs ; l’attitude de ces irresponsables est préjudiciable, avant tout, au mouvement social. Les dégradations perpétrées à l’hôpital Necker comme celles effectuées auparavant sur le mobilier urbain ne sont pas admissibles. (...)

Mais la vraie question est : comment cela est-il possible ?

Les casseurs existent depuis toujours : hier c’étaient les « autonomes », aujourd’hui, ce sont les « black-blocks ». La police a toujours su gérer ces éléments incontrôlés en les réduisant en fin de manifestation et en les encadrant. Pourquoi ne le fait-elle pas depuis le début de ce mouvement ? La question mérite d’être posée, et, hélas, la réponse s’impose : Ces violences ne sont possibles que parce que les forces de l’ordre reçoivent l’injonction de laissez-faire ! Les imputer aux organisateurs de la mobilisation, comme le fait aujourd’hui le pouvoir, est autant une supercherie qui ne trompe personne qu’une provocation envers les manifestants et qu’une insulte au monde du travail. Le gouvernement ne réussit qu’à se discréditer –un peu plus- lui-même.

Et il vient d’essayer de gravir une marche supplémentaire dans l’indignité en tentant d’interdire la manifestation prévue le 23 juin après avoir essayé de la limiter à un simple rassemblement, lequel, comme chacun le sait, est potentiellement plus dangereux qu’un défilé. Il s’attaquait ainsi à un droit constitutionnel, l’un des droits les plus emblématiques pour la gauche : celui de manifester ! L’ampleur de la protestation démocratique et la fermeté des organisations syndicales l’a fait céder.

Il ne s’agit même plus aujourd’hui de condamner cette attitude, il faut la combattre. Bien sûr soutenir les organisations syndicales. Mais aussi en appeler au Peuple de France.

Résistance sociale vous appelle à signer la pétition demandant un référendum sur le projet de loi « travail » à la UNE de notre site (voir ci-dessous) ou en suivant ce lien :.

https://www.change.org/p/michel-jallamion-r%C3%A9f%C3%A9rendum-sur-la-loi-travail ?recruiter=76071009&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive

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